Les soldats retrouvés ont vraisemblablement été enterrés dans la tranchée qu'ils avaient eux-mêmes creusée. 1:38
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Laure Dautriche, édité par Romain David , modifié à
Ces soldats tués en 1914 ont été retrouvés dans le sud des Ardennes, lors de fouilles préventives avant le démarrage d'un chantier de construction, parmi les restes d'une dizaine de cadavres. L'un d'eux, le capitaine d'Hotelans, âgé de 36 ans au moment de sa mort, va être remis à ses descendants.

Plus de cent ans après, on découvre encore des corps de soldats de la Première Guerre mondiale. Lors de fouilles archéologiques préventives avant la construction d'un nouveau bâtiment au Châtelet-sur-Retourne, dans le sud des Ardennes, quatorze corps de Poilus ont été retrouvés cet été, et depuis cinq soldats ont pu être identifiés.

Ces quatorze soldats français ont été retrouvés dans une tranchée de 40 centimètres qu'ils avaient sans doute eux-mêmes creusés. Ils ont été enterrés dans leurs uniformes. Parmi eux : Etienne d'Hotelans, 36 ans. On a retrouvé sur lui sa plaque militaire, ses galons de capitaine, une chevalière à son doigt, et son monocle parce que ce soldat était myope. Il s'est fait tuer en septembre 1914, baïonnette au canon. 

Le représentant d'une génération sacrifiée

Ses descendants ne l'ont jamais oublié, mais retrouver sa dépouille un peu par hasard, 106 ans plus tard, est une énorme surprise, comme l'explique à Europe 1 son arrière-petit-neveu Charles-Henri d'Hotelans. "Ce qui est très émouvant, c'est que l'on voit habituellement les soldats de 1914 dans des livres ou sur les monuments au morts. Et là, quand le directeur des fouilles départementales nous a envoyé des photos avec des éléments personnels, ça a été une surprise totale et brutale", raconte-t-il. "On parlait de lui comme d'un jeune homme qui s'est totalement sacrifié, à l'image de sa génération, pour défendre son pays."

En 1914, le corps de ce Poilu a été enterré par les Allemands dans la tranchée où il est tombé. Il sera probablement bientôt déposé dans le caveau familial de sa commune de naissance, un village dans le Beaujolais.