Suicide d'un infirmier de l'hôpital Georges Pompidou

Le suicide de cet infirmer intervient à peine plus d'un an après celui d'un cardiologue qui s'était lui aussi défenestré.
Le suicide de cet infirmer intervient à peine plus d'un an après celui d'un cardiologue qui s'était lui aussi défenestré. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP. , modifié à
Un infirmier de l'hôpital européen Georges Pompidou s'est défenestré dans la nuit de dimanche à lundi.

Un infirmier s'est suicidé "par défenestration" dans la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital européen Georges Pompidou, à Paris, plus d'un an après qu'un cardiologue de l'établissement s'est donné la mort de la même manière, a annoncé lundi l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

L'infirmier n'était pas de service la nuit où il s'est défenestré. "Cet infirmier travaillait habituellement en équipe de suppléance de nuit", indique l'institution francilienne dans son communiqué, précisant qu'"il n'était pas de service cette nuit-là" et que "sa compagne a été reçue dans la nuit".

De source policière, il s'agit d'après les premiers éléments de l'enquête d'un suicide dont le motif semble être un problème personnel. "Aucun élément ne nous permet de dire" si des raisons professionnelles ou personnelles sont en cause, a assuré Apollinaire Bonnereau, représentant de SUD à l'HEGP, après avoir consulté les collègues du défunt.

"Aucun signe avant-coureur". "Il n'y avait eu aucun signe avant-coureur, aucune alerte particulière concernant l'agent ou l'équipe à laquelle il appartenait", a rapporté l'AP-HP à l'issue d'un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, ndlr) extraordinaire de l'HEGP organisé en fin de matinée, en présence du Directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch.

Le principe d'une enquête a été acté, les membres du CHSCT local ayant "demandé un délai pour décider" si elle serait conduite localement ou déléguée, et selon "quel calendrier", a ajouté l'AP-HP. Une cellule d'écoute et d'accompagnement, mise en place pour soutenir les personnels, sera "maintenue le temps nécessaire".

Un drame qui "ajoute au mal-être au travail". En outre, un travail sera mené par la direction et les représentants du personnel concernant notamment d'éventuelles restrictions temporaires d'accès aux terrasses de l'établissement. SUD souhaiterait que le drame soit reconnu comme un accident du travail, selon Apollinaire Bonnereau, mais cette requête doit être "au préalable" formulée par la famille, rappelle l'AP-HP. Cet événement tragique vient "rajouter une couche au mal-être au travail à l'HEGP", s'inquiète le syndicaliste.

Déjà un suicide en décembre 2015. Le 17 décembre 2015, le cardiologue Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s'était lui aussi jeté par la fenêtre d'un étage de l'HEGP, où il était revenu travailler depuis trois jours, après neuf mois d'arrêt maladie.

Selon ses proches, il était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie. Son épouse avait déposé une plainte pour harcèlement moral auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire le 19 février. Saisie par la ministre de la Santé Marisol Touraine, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur parmi lesquels "l'absence de signalement" sur sa souffrance