Sophie Le tan est morte assassinée le 7 septembre 2018. 1:30
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Mélina Facchin , modifié à
Le procès de Jean-Marc Reiser débute ce lundi à Strasbourg. Jusqu’au 5 juillet, il sera jugé pour l’assassinat d’une étudiante de 20 ans, Sophie Le Tan, en septembre 2018. Le corps démembré de la jeune fille avait été retrouvé plus d’un an après. Tout l’enjeu du procès sera de savoir si ce crime a été prémédité.

Le 7 septembre 2018, une étudiante strasbourgeoise, Sophie Le Tan, disparaissait le jour de ses 20 ans. Elle avait visité ce jour-là, près de Strasbourg, un appartement repéré sur le site Leboncoin, qui appartenait à Jean-Marc Reiser. Plus d’un an après, son corps était découvert, découpé en morceaux, dans une forêt de la région. Le procès de son assassin présumé s’ouvre ce lundi aux assises de Strasbourg et jusqu’au 5 juillet. La justice considère que Jean-Marc Reiser a prémédité son crime, ce qu’il nie.

"Le but initial n’était pas de tuer" selon la défense

Après avoir farouchement nié toute implication dans la mort de Sophie Le Tan, Jean-Marc Reiser finit par avouer le meurtre au bout de deux ans et demi. Mais il nie toute préméditation. "Ce sera l’enjeu de ce procès" estime Pierre Giuriato, l’un de ses avocats. "Le but initial n’était pas de tuer", selon lui. "Les émotions de Jean-Marc Reiser ont pris le dessus à la suite de ce que je qualifierais d’un rejet de la part de Sophie, qui a en tout cas été interprété comme tel par lui".

Les avocats de la défense vont donc solliciter une requalification des faits en "coups mortels et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

"Jean-Marc Reiser n’a cessé de mentir depuis le départ"

Pour la famille de Sophie Le Tan, il n’y a pas de doute : Jean-Marc Reiser a tout planifié, a piégé la jeune fille en l’attirant dans son appartement. "Il n’a cessé, depuis le départ, de mentir", rappelle Gérard Welzer, l’avocat des parties civiles.

Jean-Marc Reiser, arrêté quelques jours à peine après la disparition de Sophie Le Tan, a en effet nié, pendant plus de deux ans et demi, l’avoir tuée. Face à des preuves irréfutables, notamment des traces de sang de l’étudiante retrouvées chez lui et sur une scie dans sa cave, il a fini par craquer en janvier 2021.

Il a alors avoué le meurtre en réfutant toute préméditation. "Pour lui, c’est un accident, donc c’est un nouveau mensonge qui injurie et qui ajoute à la peine de la famille" déclare Gérard Welzer. "Il est poursuivi pour assassinat et on veut savoir ce qu’il s’est passé. Que la justice fasse en sorte qu’il ne puisse plus jamais recommencer", conclut l’avocat de la famille de Sophie Le Tan.

"Tous les souvenirs remontent à la surface" pour la famille de Sophie Le Tan

Pour la famille de Sophie Le Tan, ce procès s’annonce comme une nouvelle épreuve. "C’est très difficile parce que tous les souvenirs du drame remontent à la surface", explique Laurent Tran Van Mang, le cousin de la jeune fille. "On a aussi de l’appréhension parce qu’on n’a jamais assisté à un procès, on ne sait pas comment cela va se passer".

La famille Le Tan appréhende aussi évidemment de se retrouver face à Jean-Marc Reiser. "Il est imprévisible, allez savoir ce qu’il va dire et comment il va se comporter durant le procès !", poursuit Laurent Van Trang. "En tout cas, nous n’attendons rien de lui parce qu’il a toujours menti depuis le début. Mais nous espérons avoir beaucoup de réponses sur ce qu’il s’est passé et on a hâte que justice soit faite comme il se doit avec une peine maximale".

À 61 ans, Jean-Marc Reiser, qui a déjà passé près d’un tiers de sa vie en prison, notamment pour viol, agressions sexuelles et cambriolages, encourt cette fois-ci la réclusion criminelle à perpétuité.