Un commissariat attaqué par des jeunes dans l'Eure, la mairie regrette les "rumeurs"

Plus d'une centaine de restes de projectiles ont été retrouvés sur les lieux après l'attaque.
Plus d'une centaine de restes de projectiles ont été retrouvés sur les lieux après l'attaque. © Capture Google Maps
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D'après les informations du "Figaro" et le syndicat Alliance, une bande de jeunes a tenté de prendre d'assaut un commissariat de l'Eure dans la nuit de jeudi à vendredi. Si la mairie ne nie pas l'attaque, elle dénonce un incident "amplifié".

Les versions divergent, samedi, autour des incidents survenus dans la nuit de jeudi à vendredi autour du commissariat de Val-de-Reuil, dans l'Eure. Alors que le syndicat Alliance a décrit dans un communiqué les "assauts" répétés et l'"agression d'une violence inouïe" menée contre le bâtiment par une trentaine d'individus "masqués et cagoulés", la mairie PS de la commune a dénoncé les "exagérations" et les "fake news" diffusées depuis.

"Incident limité" ou "agression d'une violence inouïe" ? 

Les faits se sont passés vers 2 heures du matin, au commissariat de Val-de-Reuil-Louviers, au sud de Rouen, dans l'Eure. Le bâtiment a été attaqué par une quinzaine de personnes, révèle Le Figaro. Masqués et cagoulés, selon Alliance, qui évoque de son côté "une trentaine" d'individus, et armés de projectiles divers, mais aussi de pavés, fumigènes et "éléments pyrotechniques", ils ont tenté de pénétrer dans le bâtiment durant une trentaine de minutes. Dans son communiqué, le syndicat décrit des "assauts répétés", et une agression "d'une violence inouïe".

La ville évoque elle "un incident limité et, hélas, devenu banal quand la chaleur de l'été amène les jeunes à rester dans la rue" et qui "donne lieu depuis 48 heures aux exagérations et aux interprétations les plus fantaisistes".

Selon la mairie, sept jeunes, après avoir vu un match de foot dans un café de la ville "décident de jeter, à une distance d'une vingtaine de mètres, des pétards et des mortiers d'artifice (et non des mortiers de guerre…)" vers le commissariat. Les cinq policiers présents à l'intérieur se déploient pour protéger le bâtiment puis "le groupe se disperse et revient vers 2h30 du matin, plus nombreux (environ une quinzaine) âgés de 12 à 18 ans, encapuchonnés plus que cagoulés (…) pour reprendre jets de pierre et pétards", selon la ville. Deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) viennent alors en renfort et dispersent les jeunes sans faire usage de leur flashballs vers 3 heures du matin, conclut la mairie.

Y a-t-il eu des cris "Allah Akbar" ? 

Pendant l'attaque, les forces de l'ordre ont également subi des insultes et des menaces, selon Le Figaro : "Bande d’enculés de Français", ou encore "Venez, sortez, on va vous cramer", relate le quotidien, auprès duquel des fonctionnaires affirment que plusieurs des assaillants ont également crié "Allah Akbar" ("Dieu est grand" en arabe). Une précision aussitôt reprise par certaines personnalités politiques comme le député LR Éric Ciotti, qui, dans un communiqué, a dénoncé une "attaque islamiste", et demandé la saisine du parquet national antiterroriste. 

Concernant les cris "Allah Akbar", du côté de la mairie, on explique que le lendemain, lors d'une visite du maire et de la sous-préfète sur place, la numéro 2 du commissariat a dit croire "avoir entendu quelqu'un lui dire que quelqu'un a entendu quelqu'un dire les mots Allah Akhbar", mais que, "sous les regards sceptiques de ses subordonnés", elle n'a pas "insisté". "Le bilan de l'incident est d'une vitre cassée (...) L'affaire est close. La nuit suivante, il ne se passe rien", souligne la ville, alors que la préfecture avait également évoqué "quelques vitres cassées". "L'information est devenue en 24 heures désinformation", affirme encore la ville dirigée par Marc-Antoine Jamet (PS).

Alliance maintient sa version. "Non, monsieur le Maire, les assaillants ne se comptent pas sur les doigts des mains, ils étaient bien une trentaine", a réagi Alliance samedi dans un nouveau communiqué, affirmant aussi que "les assaillants ne détenaient pas de vulgaires pétards mais bien des pierres, des blocs de béton et des mortiers d'artifices." 

"Il ne s'agissait pas d'un jeu, les assaillants scandaient 'on va vous crever, on va vous cramer, Allah Akbar ... '", a ajouté le syndicat, qui déplore les "propos angéliques et scandaleux de l'édile local qui préfère créer une polémique sur le déroulé des faits plutôt que de manifester son soutien aux forces de Police et condamner ces faits graves".

Une enquête ouverte

Selon Le Figaro, une enquête de flagrance a été ouverte pour "dégradations volontaires de biens d’utilité publique en réunion" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique avec armes par destination".