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Martin Lange avec AFP // Crédit photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Un adolescent de 17 ans est mort samedi matin à l'hôpital des suites d'un accident de scooter. Les faits se sont déroulés vendredi soir à Chelles lorsque le conducteur du deux-roues, toujours hospitalisé et dont le pronostic vital est engagé, a refusé de s'arrêter sur ordre de la police.

Un adolescent de 17 ans est décédé samedi matin à l'hôpital des suites d'un accident de scooter, qui a eu lieu vendredi soir à Chelles (Seine-et-Marne) après que le conducteur du deux-roues a refusé de s'arrêter sur ordre de la police, a indiqué le procureur de Meaux. Le jeune tué dans l'accident est le passager du deux-roues dont le conducteur, également âgé de 17 ans, était toujours hospitalisé samedi soir, avec son pronostic vital engagé, selon les informations transmises par le parquet de Meaux.

"Il semblerait qu'il n'y ait eu aucun contact entre le scooter et le véhicule de la BAC"

Les faits se sont produits vers 23h00 vendredi dans la banlieue est de Paris, quand un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) a tenté de contrôler un scooter qui venait de griller un feu rouge, a précisé le procureur de la République de Meaux. Arrivé sur la commune de Chelles, le conducteur a glissé sur la chaussée et le scooter est venu "s'encastrer sous un véhicule se trouvant à l'arrêt au feu tricolore", détaille le procureur de la République Jean-Baptiste Bladier dans son communiqué.

Les deux jeunes se sont alors retrouvés coincés sous la voiture, "l'un des deux - vraisemblablement le passager - perdant son casque sous la violence du choc", a ajouté le magistrat. Selon les premiers éléments de l'enquête, établis notamment grâce à l'exploitation de la vidéosurveillance, "il semblerait qu'il n'y ait eu aucun contact entre le scooter et le véhicule de la BAC", indique le communiqué. Les deux adolescents, polytraumatisés et en arrêt cardiorespiratoire, ont été transportés vers des hôpitaux parisiens, selon une source policière, qui a précisé que le passager était décédé samedi matin à 9h30.

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Meaux

Dans la nuit de vendredi à samedi, les parents des victimes, inquiets, s'étaient présentés au commissariat de Chelles, a rapporté une deuxième source policière. Une "sécurisation a été mise en place avec des effectifs départementaux" à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), commune de résidence des deux adolescents, et dans les environs, mais la situation est restée "calme" depuis l'accident, selon une source policière.

Les autorités n'ont pas prévu de dispositif de forces de l'ordre spécifiquement renforcé pour la nuit de samedi à dimanche à Neuilly-sur-Marne, mais une "vigilance particulière" sera assurée sur ce secteur, a indiqué une deuxième source policière. Le parquet de Meaux a ouvert deux enquêtes, selon le procureur. La première, pour refus d'obtempérer, a été confiée au commissariat de Chelles-Villeparisis. La seconde, des chefs d'homicide et blessures involontaires, sera menée par la délégation parisienne de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".

La préfecture de police de Paris a souligné auprès de l'AFP que "conformément aux instructions" du préfet de police Laurent Nuñez, "les policiers ont avisé la salle de commandement du refus d'obtempérer commis par le véhicule" et qu'ils ont engagé ensuite sa "prise en charge". Plusieurs jeunes sont morts ces derniers mois en France après des courses-poursuites avec la police. Dans la nuit du 6 au 7 octobre, un jeune homme de 23 ans est mort dans un accident de scooter alors qu'il était poursuivi par des policiers municipaux à Saint-Priest (Rhône). 

Deux mois plus tôt, dans la nuit du 5 au 6 août, à Limoges, deux jeunes circulant à scooter étaient morts après avoir percuté un véhicule en tentant d'échapper à un contrôle de police. Ces deux décès à Limoges intervenaient un peu plus d'un mois après la mort, fin juin, de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d'un contrôle routier à Nanterre. Sa mort avait déclenché plusieurs nuits de violences urbaines de très forte intensité dans le pays.