Radicalisation en Île-de-France : les cinq infos à retenir

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Huit départements français comptent plus de 300 cas signalés de radicalisation. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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A.H. , modifié à
5.325 Franciliens sont recensés dans le Fichier des signalements des personnes radicalisées, rapporte "Le Parisien" mercredi. Près d'un tiers se trouvent dans la capitale.

Entre 15.000 et 16.000 personnes radicalisées sont recensées dans un fichier de signalements confidentiel. Huit départements français comptent plus de 300 cas signalés, selon les chiffres publiés par le JDD en octobre 2016. Mercredi, Le Parisien rapporte que sept départements d’Île-de-France sont dans ce cas de figure : Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise, les Yvelines et l'Essonne. 

Quel est ce fichier ? 

Créé en mars 2015 par un décret confidentiel, le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) recense les islamistes radicaux, français ou résidents sur le territoire français, qui sont signalés et suivis, et potentiellement violents.

Le fichier contient plusieurs éléments sur l'identité de la personne repérée : son lieu de résidence, son casier judiciaire, son éventuelle situation psychiatrique mais aussi ses liens possibles avec d'autres personnes radicalisées. 

"18% des personnes inscrites dans le FSPRT sont mineures", parmi lesquelles une majorité de jeunes filles, avait indiqué sur Europe 1 le journaliste spécialisé du JDD Stéphane Joahny, en octobre dernier.

Quelle différence avec la fiche S ?

La fiche S (pour "sûreté de l'Etat") est une sous-catégorie du Fichier des personnes recherchées (FPR), dans lequel figurent également les mineurs fugueurs (fiches M) ou les évadés (fiches V). Parmi les fichés S, on trouve des personnes radicalisées, certes, mais pas que. Des hooligans ou certains militants en font également l'objet. Ces deux fichiers étant distincts, certaines personnes peuvent apparaître dans l'un et pas dans l'autre.

Comment ces personnes radicalisées sont-elles repérées ?

L'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) centralise les signalements. Ceux-ci proviennent essentiellement des services de renseignement ainsi que des informations recueillies sur le terrain. Les signalements opérés par des proches depuis la plateforme téléphonique du Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation - joignable au 0800 005 696 - peuvent aussi permettre d'identifier des personnes à risque. 

Combien de personnes concernées en Île-de-France ?

En novembre dernier, 5.325 personnes radicalisées vivant à Paris ou dans les sept autres départements d'Île-de-France étaient listées dans le FSPRT. Parmi elles, 4.030 faisaient l'objet d'un suivi plus soutenu par les services antiterroristes. 

Le Parisien détaille dans une carte le nombre de personnes signalées pour chaque département d’Île-de-France. À Paris, 1.238 personnes sont inscrites au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, soit plus de 30% de l'ensemble de la région. Elles sont 555 dans les Hauts-de-Seine, 499 en Seine-Saint-Denis, 485 dans le Val-de-Marne, 372 dans le Val-d’Oise, 366 dans les Yvelines, 308 dans l’Essonne et 207 en Seine-et-Marne.

Quels secteurs d'activités sont concernés ?

Dans tous les départements d’Île-de-France, exception faite des Yvelines, le secteur des transports est le plus concerné par la présence d’employés radicalisés. A Paris, 45 personnes travaillant dans ce corps de métier, à la SNCF ou à la RATP par exemple, sont inscrites au FSPRT. On en dénombre 46 en Seine-Saint-Denis ou encore 22 dans le Val-de-Marne. Le secteur de la sécurité est lui aussi touché, dans une moindre mesure, tout comme l'administration.