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avec AFP / Crédit photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
"L'auteur présumé" d'un féminicide et infanticide, une mère et ses quatre enfants en Seine-et-Marne, a été interpellé mardi matin à Sevran, a-t-on appris de source policière. L'homme était déjà connu pour des faits de violences intrafamiliales et troubles psychiatriques, a indiqué une autre source policière.

Un père de famille, soupçonné d'avoir tué lundi soir une mère et ses quatre enfants, âgés de neuf mois à 10 ans, à leur domicile de Meaux en Seine-et-Marne, a été interpellé mardi matin dans le département voisin de Seine-Saint-Denis, à Sevran, a appris l'AFP de source policière. L'homme était déjà connu pour des faits de violences intrafamiliales et troubles psychiatriques, a indiqué une autre source policière.

Vers 21h, les forces de l'ordre sont intervenues au domicile de cette famille, au rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitation, alertées par des proches des victimes, a relaté mardi le procureur, Jean-Baptiste Bladier, devant la presse au tribunal judiciaire. Des traces de sang étaient visibles sur le palier. À l'intérieur, sur la "scène de crime, d'une très grande violence", cinq cadavres étaient découverts : ceux de la mère âgée de 35 ans et des quatre jeunes enfants, une fillette de 10 ans, une seconde de sept ans, un garçon de quatre ans et un nourrisson de neuf mois, a expliqué Jean-Baptiste Bladier.

Le suspect a évoqué son "mal-être personnel"

"La maman et les deux fillettes avaient été victimes d'un très grand nombre de coups de couteaux" impossible à compter, a-t-il précisé. Aucune trace apparente de plaie n'a été retrouvée sur les garçons, pour lesquels l'hypothèse de l'étouffement ou de la noyade est envisagée. Les autopsies auront lieu mercredi à Paris. D'après une source policière, confirmée par le procureur, un important travail d'analyse des images de vidéosurveillance a permis de remonter au suspect.

Interpellé à Sevran en Seine-Saint-Denis chez son père, le mis en cause, de nationalité française, a indiqué "savoir pourquoi il était en garde à vue, a évoqué son mal-être personnel et sa dépression", d'après le procureur. Depuis 2017, il est suivi pour troubles dépressifs et psychotiques. Des ordonnances prescrivant des tranquillisants ont été retrouvées au domicile. Il est hospitalisé, sous le régime de la garde à vue, pour des blessures importantes à la main. À l'issue de sa garde à vue, une information judiciaire sera ouverte pour "homicides volontaires sur mineurs de 15 ans" et "homicide volontaire par conjoint".

Coup de couteau en 2019

Les prémisses de l'enquête ont fait remonter des faits de violences antérieurs chez ce couple, qui se connaissait depuis le lycée et s'était marié en octobre 2023. Le casier judiciaire de l'homme est "dépourvu de tout antécédent", a souligné le procureur. En novembre 2019, le père avait porté un coup de couteau à son épouse à l'omoplate, alors qu'elle était à un mois et demi de son accouchement. La victime, née en Haïti, avait refusé de porter plainte et n'avait pas souhaité l'assistance d'une association d'aide aux victimes de violences.

Une enquête avait été ouverte et le conjoint placé en garde à vue avant d'être hospitalisé en psychiatrie. Il avait affirmé n'avoir pas voulu faire de mal à son épouse qu'il aimait : le "coup de couteau est parti tout seul" a-t-il déclaré à l'époque, a rapporté le procureur. La procédure avait été classée sans suite au motif d'état mental déficient, a précisé Jean-Baptiste Bladier à la presse. Une expertise avait attesté de l'existence de l'abolition du discernement chez le mis en cause, suivi depuis 2017 pour troubles dépressifs et psychotiques.