Procès de Castel Viandes : douze mois de prison requis contre le PDG de l'abattoir

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Charles Guyard, édité par Nathanaël Bentura , modifié à

Le procès de Castel Viandes s'est ouvert ce jeudi à Nantes, une affaire qui date de neuf ans. D'après un cadre, de la viande avariée a été remballée puis revendue par cet abattoir. Les réquisitions du parquet contre les trois accusés, dont le patron de l'entreprise, ont été données ce vendredi matin.

Les réquisitions dans le procès contre Castel Viandes , cet abattoir accusé d'avoir remballé puis revendu de la viande avariée, distinguent la hiérarchie de chacun des trois accusés. Au sommet, le PDG de Castel Viandes, contre qui le ministère public a réclamé douze mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende ; six et quatre mois avec sursis et 5.000 et 3.000 euros d'amende contre deux cadres de la société. Des sanctions différentes donc, mais un reproche commun, celui d'avoir adopté un comportement irresponsable, généralisé et motivé par la recherche de profits, entre 2010 et 2013, a pointé le procureur.

Une affaire jugée trop tard

Remballe, mise sur le marché de viande avariée ou périmée, entrave à l'enquête, les griefs contre l'entreprise et ses cadres sont nombreux. D'après Benoît Chabert, l'avocat de l'entreprise Castel Viandes, contre qui 100.000 euros d'amende ont par ailleurs été requis, ces griefs n'existent pas : "Castel Viandes est innocent. Pour condamner quelqu'un, pour condamner une société, il y a un code pénal . En l'espèce, ce sont des règles communautaires. Elles n'ont jamais été transgressées. On est dans un dossier qui a été lu avec un parti-pris", a-t-il estimé.

Un dossier qui surtout a été jugé avec de trop nombreuses années de retard, comme l'a déploré Éva Joly , l'avocate d'une des parties civiles : "Je ne dirais pas que les réquisitions soient particulièrement lourdes parce que le procureur a tenu compte de l'ancienneté des faits. Si l'affaire avait été jugée en 2014, les réquisitions auraient été plus lourdes."

Après une journée de débats, la parole est actuellement à la défense. Le tribunal devrait ensuite mettre sa décision en délibéré.