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Charles Guyard (à Nantes), édité par Laura Laplaud / Crédits photo : Jeff PACHOUD / AFP
À Nantes, quatre personnes ont subi les pires sévices durant deux jours pour avoir refusé de servir de nourrice, c'est-à-dire accepter de cacher de la drogue dans l'un des appartements d'une tour du quartier Malakoff connu pour servir de point de deal. Le locataire et ses trois amis ont été séquestrés et torturés par deux hommes qui ont fini par être interpellés.

Une affaire sordide. Quatre personnes ont été séquestrées et torturées pendant deux jours la semaine dernière dans un appartement d'un quartier sensible à Nantes. Une affaire sur fond de trafic de stupéfiants. Deux individus, dont l'un est très défavorablement connu de la justice, ont déjà été placés en détention provisoire. L'enquête ne fait que commencer.

Un calvaire de deux jours pour les quatre occupants

Le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, en convient, l'enquête sur laquelle travaille la police judiciaire depuis samedi et particulièrement délicate. "Ce qui est certain, c'est que ce sont des investigations qui ne sont jamais très simples à mener dans un immeuble connu comme étant depuis déjà quelques mois un point de deal sur la place nantaise", a-t-il déclaré.

Traduction, c'est l'omerta qui règne ici. Pas pour protéger les trafiquants mais se protéger soi-même, car les dealers ont montré ce dont ils étaient capables. Des brûlures avec une lame chauffée, des simulacres de noyade, une arme à feu introduite dans la bouche et une femme violée à plusieurs reprises... Ce calvaire aurait ainsi duré deux jours pour les quatre occupants d'un appartement qui servait semble-t-il de cache aux dealers.

Deux individus mis en examen pour séquestration, acte de torture et de barbarie et viol en réunion

"Ce que nous indique le locataire, c'est que depuis déjà quelques jours, il aurait été forcé à servir de nourrice au profit de ces individus se livrant au trafic de produits stupéfiants", poursuit le procureur. À ce jour, deux individus ont été interpellés et mis en examen notamment pour séquestration, acte de torture et de barbarie et viol en réunion, des faits qu'ils contestent. La police recherche deux voire trois autres personnes qui pourraient également être mêlées à cette affaire.