Migrants : jets de troncs sur la rocade de Calais, les autorités inquiètes

Le trafic est ralenti sur la rocade de Calais.
Le trafic est ralenti sur la rocade de Calais. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP , modifié à
En déposant des troncs sur la rocade, les migrants ralentissent le trafic routier et se dissimulent dans les camions qui se rendent au port. 

Des migrants de la "Jungle" ont bloqué la rocade portuaire de Calais avec des troncs d'arbres dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle manière de bloquer les camions qui inquiète les autorités, a-t-on appris de sources concordantes. "Des migrants ont de nouveau tenté de ralentir le trafic routier en déposant des branches sur la chaussée afin de se dissimuler dans les camions qui se rendent sur le port de Calais", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais. Selon les autorités, depuis trois semaines, les "migrants découpent et placent désormais des branchages voire des troncs d'arbres directement sur la chaussée et opèrent simultanément à différents endroits".

L'inquiétude des syndicats de police. La préfecture a condamné "fermement" ces comportements "irresponsables et dangereux". Cette recrudescence des actions violentes sur la rocade suscite également l'inquiétude des syndicats de police. "Depuis trois semaines, on revit des moments compliqués", a réagi Bruno Noël, secrétaire zonal du syndicat Alliance, après une accalmie liée au démantèlement de la zone Sud de la "Jungle" de Calais mi-mars. Ce syndicaliste redoute aussi une baisse du nombre des forces de l'ordre en raison de l'Euro de football (10 juin-10 juillet) avec des matches dans la région, à Lille et Lens. "Je crains une montée de la tension et des problèmes, d'autant que des milliers de migrants arrivent en Italie, même si certains repartent en Turquie. Les collègues en ont marre car il n'y a pas de solution", a-t-il également estimé.

"Ce n'est plus tenable". Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force Ouvrière dans le Calaisis, a aussi fait part de son désarroi. "Cela fait trois semaines que les collègues n'en peuvent plus, c'est tous les jours. Il y a deux compagnies de CRS qui sont parties et on a beaucoup de mal à tenir le terrain, en ce moment, ce n'est plus tenable", a-t-il commenté. "On veut nous faire croire que tout se passe bien à Calais, mais ce n'est pas le cas. C'est toujours, et je pèse mes mots, le 'bordel'. Il y a eu une accalmie en février et mars mais on savait pertinemment que ça allait repartir avec l'arrivée du printemps", a-t-il dit, affirmant qu'une centaine de migrants arrivaient "chaque jour" dans le Calaisis. Traditionnellement, l'arrivée des migrants dans cette région connaît une forte hausse au printemps, avant le pic lors des mois de juin, juillet et août.