Migrants : des altermondialistes attisent les tensions à Calais

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Kevin Thuilliez avec CB
Les No Borders et les Black Blocs ont essayé de bloquer la rocade portuaire pour permettre aux migrants de monter dans des camions afin de passer de l’autre côté de la Manche.

Et si la montée des tensions entre migrants et policiers était liée à l’arrivée de militants altermondialistes ? Depuis plusieurs nuits consécutives, des affrontements surviennent entre les forces de l’ordre et les migrants de Calais souhaitant passer la frontière pour rejoindre l’Angleterre. Les effectifs policiers ont donc été renforcés. Si la nuit de mardi à mercredi semble avoir été plus calme, elle a été marquée par la présence de militants altermondialistes, installés dans le bidonville de la jungle de Calais.

Ils aident les migrants à monter dans les camions. La présence de ces altermondialistes, des Anglais pour la plupart, semble expliquer la recrudescence des violences. Dans la nuit de mardi à mercredi, foulard sur le nez, capuche sur la tête, ils se sont mêlés au groupe de migrants. Ils ont notamment essayé de bloquer la rocade portuaire pour permettre aux migrants de monter dans des camions afin de passer de l’autre côté de la Manche.

Des militants placés en garde à vue. Les No Borders et les Black Blocs ont été repoussés à coups de flash-ball par les 250 CRS sur place. Mais selon le ministère de l’Intérieur, la nuit de mardi à mercredi a été "bien plus calme" que les deux précédentes autour de la "Jungle" de Calais, où il n'y a eu aucun policier blessé, a indiqué mercredi matin la place Beauvau. Aux termes de cette nuit, quelques-uns de ces altermondialistes ont toutefois été interpellés et placés en garde à vue.

Des tensions avec les "Calaisiens en colère". Dans les jours à venir, la présence de ces No Borders pourrait créer de fortes tensions. Dans la nuit, pour la première fois, une vingtaine de personnes du collectif des "Calaisiens en colère", armés de barres de fer et de pieds de tables cloutés, pour en découdre avec les militants.

Une "situation aggravée" par des "excités".Edouard Philippe, député-maire "Les Républicains" du Havre estime sur Europe 1 qu'il faut aborder cette question "avec gravité et humilité". "Il ne faut pas accepter que cette situation dramatique soit aggravée par un certain nombre d'excités qui profitent de la misère du monde pour faire passer des messages qui n'ont rien à voir, je pense aux altermondialistes, aux 'no border'", a détaillé le porte-parole d'Alain Juppé.