Une marche blanche a lieu ce mercredi en hommage à Stéphanie, la jeune femme de 22 ans tuée dans la nuit de dimanche à lundi (Illustration). 1:20
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Arthur Helmbacher, édité par Manon Fossat , modifié à
Un rassemblement se tient ce mercredi en hommage à la jeune femme de 22 ans, tuée à coups de couteau à Hayange, en Moselle, dans la nuit de dimanche à lundi. Dans cette marche blanche, des proches et des voisins qui déplorent notamment ce qui ressemble à des dysfonctionnements de la police dans cette affaire.
REPORTAGE

A Hayange, devant la mairie où quelques personnes sont déjà arrivées, l'émotion est forte et se mêle à la colère. Une marche blanche se tient ce mercredi en hommage à Stéphanie, une jeune femme de 22 ans tuée dans cette ville mosellane en pleine rue à coups de couteau dans la nuit de dimanche à lundi. Peu après les faits, son conjoint de 23 ans, réfugié politique serbe, a été interpellé avant d'être mis en examen et écroué mercredi soir. Un énième féminicide qui suscite tristesse, colère mais aussi incompréhension chez les proches et les voisins de Stéphanie. Car celle-ci avait porté plainte contre son conjoint violent.

"Cela aurait pu être n'importe qui"

Mardi le procureur de la République de Metz a réfuté tout "dysfonctionnement des services judiciaires", et fait valoir que le parquet n'avait pas été averti de plaintes de la jeune femme. Dans le cortège mercredi, on ne comprend donc pas que la plainte de la victime, l'année dernière, n'ait pas été transmise par la police. "Je trouve ça aberrant parce qu'on aurait peut-être pu éviter le drame. S'ils avaient fait leur travail, certainement que le juge d'application des peines l'aurait su et n'aurait pas autorisé une sortie. Ça aurait empêché qu'elle laisse derrière elle une enfant qui a tout vu depuis la fenêtre et a vécu tout ce qu'il se passait depuis des mois", ne décolère pas une habitante. 

Samantha, elle, a fait une heure de route depuis chez elle, à Forbach, pour déposer une rose blanche à l'endroit où Stéphanie est décédée. "Cela aurait pu être n'importe qui. Tuer quelqu'un, une mère de famille, devant sa petite fille qui va être traumatisée toute sa vie..." Sa voix s'étouffe dans un sanglot, avant de se reprendre dans un élan de colère. "Elle avait porté plainte. Ça n'aurait jamais dû arriver."

"Il faut que cela change"

"Pourquoi ça n'a pas été suivi ?", s'emporte une autre femme présente. "Comment c'est possible ? C'est inadmissible. Combien de femmes doivent encore mourir pour des dépôts de plainte ? Il faut que cela change, que le gouvernement fasse quelque chose." Un avis partagée par une autre manifestante dans le cortège. "Honnêtement, ça fait froid dans le dos. C'est juste horrible. Ces jeunes femmes ne sont pas entendues, ne sont pas écoutées, ne sont pas crues. Il faut changer, que l'on écoute. Parce qu'on n'est pas à l'abri qu'un ex-compagnon nous fasse du mal. Et en tant que femmes, on ne se sent pas en sécurité", assure-t-elle. 

Le gouvernement a lancé mercredi une mission d'inspection chargée de faire toute la lumière sur ce drame.