féminicide Hayange 1:50
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Arthur Helmbacher, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Un rassemblement est prévu mercredi en hommage à Stéphanie, 22 ans, tuée à Hayange par son conjoint. Le président de la région grand Est a réclamé une enquête administrative : la jeune femme avait déposé plusieurs plaintes, mais son conjoint n'était toutefois pas "judiciairement identifié comme étant un conjoint violent".

À Hayange, en Moselle, un rassemblement en hommage à Stéphanie, victime de féminicide, est prévu mercredi soir devant l'hôtel de ville. Elle avait 22 ans et est morte dans la rue sous les coups de couteau de son compagnon, dans la nuit de dimanche à lundi. Un homme contre qui elle avait déjà déposé plainte et qui venait de sortir de prison. Toutefois, celui-ci n'avait pas été signalé à la justice comme un conjoint violent. Mercredi matin, le président de la région Grand Est, Jean Rottner, réclame une enquête administrative.

Des informations qui ne sont pas remontées 

Dans la bibliothèque du palais de justice de Metz, mardi, le procureur marchait sur des œufs : comment raconter les faits sans trop mettre en lumière ce qui semble être une erreur des policiers de Hayange ? Leur erreur (présumée) : ne pas avoir transmis à la justice des informations essentielles.

L'année dernière, en effet, la victime avait déposé une main courante, puis elle a porté plainte contre son conjoint pour violences verbales, harcèlement et menaces de mort. Il y a même eu plusieurs interventions de police secours au domicile conjugal. Tout ce volet de l'affaire, aussi consistant soit il, a été géré au niveau local, avec une enquête menée par le bureau de police de Hayange, qui n'a pas jugé utile de faire remonter ces informations au parquet.

Aménagement de peine validé, malgré les plaintes

Parallèlement, l'auteur présumé du meurtre a été condamné, il y a six mois, à de la prison ferme pour une histoire de délits routiers. Et quand des juges d'application des peines ont été invités, le mois dernier, à se prononcer sur un aménagement de peine et ont accepté la détention à domicile avec bracelet électronique, ils n'étaient pas au courant de son profil d'auteurs de violences conjugales. Ils ne peuvent pas être au courant puisque tous ces éléments sont restés localement au niveau police.

D'ailleurs, il suffit de faire une recherche dans le logiciel Cassiopée, utilisé par tous les magistrats : rien sur les violences et menaces à l'encontre de la jeune femme, tuée dimanche soir. L'aménagement de peine a donc été validé. L'homme est retourné au domicile conjugal le 13 mai. Dix jours avant de la tuer.