Ligue 1 : Prince Gouano voulait "marquer le coup", après les cris racistes dont il a été victime

Prince Guano, racisme
Prince Gouano, ici au centre, pendant la suspension du match, à la suite des cris racistes. © JEFF PACHOUD / AFP
  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Après avoir subi des cris racistes lors d'un match vendredi soir, le capitaine amiénois Prince Gouano a annoncé son intention de ne pas porter plainte contre le supporter pour "qu'il puisse apprendre et qu'il ne recommence plus". 

Victime de cris racistes en plein match face à Dijon vendredi soir, le capitaine d'Amiens Prince Gouano a précisé au micro de Canal+ qu'il ne comptait porter plainte.

"J'ai eu la proposition de porter plainte, mais je ne pense pas le faire", explique-t-il très calmement, malgré sa colère sur le terrain. "Pas parce que j'ai peur, il [le supporter coupable des cris racistes, ndlr] a merdé, mais la meilleure des façons c'est le pardon et la seconde chance pour qu'il puisse apprendre et qu'il ne recommence plus". 

Interrompu quelques minutes, le match a failli être purement et simplement arrêté, confirme Prince Gouano. "Oui c'était mon envie, pas seulement pour moi mais pour toutes les personnes victimes de cris racistes. C'est pour marquer le coup, ça ne peut plus continuer comme ça, [...] on n'est pas au zoo. S'ils veulent voir des animaux, ils savent où aller. On est ici pour prendre du plaisir en famille, partager des bons moments, on n'est pas venu pour ça", a-t-il ajouté.

"Nous sommes au 21e siècle, c'est inadmissible", avait-i réagi à chaud, au micro de BeIn Sports. "De nos jours, nous sommes tous égaux, nous sommes tous des êtres humains. Mon mot d'ordre est l'amour, d'aimer son prochain, chose qui n'a pas été faite. Je ne leur en veux pas, la faute est humaine."

Une réaction saluée notamment par la ministre des sports Roxane Maracineanu sur Twitter : "Mon total soutien à Prince Gouano et à tous les joueurs qui ont le courage de dénoncer les attaques et insultes racistes. On est tous responsables et concernés". 

"On est ici pour prendre du plaisir en famille, partager des bons moments, on n'est pas venu pour ça"

De son côté, l’entraîneur de Dijon Antoine Kombouaré a réagi à cette affaire en conférence de presse. "La connerie humaine, ça m'enrage. C'est très grave et ça ne doit pas exister. Et puis je suis peiné pour Gouano. [...] Des mesures doivent être prises par les instances du foot". Tout en rappelant que "la bonne réponse a été trouvée : l'idiot a été arrêté". 

L'ancien international Vikash Dhorasoo a également réagi sur Twitter en saluant le courage du joueur qui a fait interrompre le match, "Bravo Prince Gouano pour votre courage".

Mais le consultant a toutefois pointé : "Bientôt un autre match, d'autres noirs, un autre terrain, un autre stade, un autre raciste. Mais on dira 'comme la dernière fois'".