Le parquet enquête sur un prêtre de 95 ans qui reconnaît des agressions sexuelles

La procureure de Caen, Carole Etienne, a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire sur ces faits "anciens" qui ont duré "plusieurs années"
La procureure de Caen, Carole Etienne, a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire sur ces faits "anciens" qui ont duré "plusieurs années" © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP
Le prêtre en question est "interdit de célébrer la messe et tout sacrement".

Un prêtre de 95 ans a reconnu avoir commis, il y a "plus de 30 ans", des "agressions sexuelles" sur un mineur, a annoncé vendredi le diocèse de Bayeux (Calvados), des faits qui font l'objet d'une enquête, selon le parquet. "J'ai rencontré ce prêtre qui a reconnu les faits. J'ai pris à son encontre une mesure conservatoire : l'interdiction de célébrer la messe et tout sacrement", a indiqué Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux et Lisieux dans un communiqué, soulignant sa "plus profonde compassion à la victime et à ses proches".

Des faits qui ont duré "plusieurs années". La procureure de Caen, Carole Etienne, a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire sur ces faits "anciens" qui ont duré "plusieurs années", pour savoir notamment s'il y avait prescription. Les faits dont est soupçonné l'abbé Alfred Boidoux ont été dénoncés par une plainte d'un homme aujourd'hui âgé de 54 ans selon le diocèse, a précisé le père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l'information du diocèse de Bayeux. L'évêque de Bayeux a écrit "début septembre" au parquet pour lui signaler ces faits, a ajouté Laurent Berthout.

"La porte est ouverte". Interrogé par France Bleu Calvados-Orne sur la possibilité qu'il y ait eu d'autres victimes, Mgr Boulanger a répondu: "S'il y a d'autres victimes, la porte est ouverte. La cellule d'accueil est là pour écouter toute victime". "Il n'y a pas de prescription pour la souffrance", souligne l'évêque dans le communiqué. "Avec le pape François, je redis avec force combien l'Église est engagée à lutter contre la pédophilie", conclut-il.

Des précédents cas. Début juin 2017, l'ancien évêque d'Orléans (centre), Mgr André Fort, a été mis en examen pour n'avoir pas dénoncé des faits présumés d'attouchements sexuels sur mineurs. Avant lui, Mgr Pierre Pican, évêque de Bayeux, avait été condamné à trois mois d'emprisonnement avec sursis, également pour non-dénonciation.