Justice : le procès pour viol de Marc Machin s'est ouvert à huis clos

Marc Machin
Le procès pour viol de Marc Machin s'est ouvert à huis clos ce lundi 11 octobre. © PIERRE VERDY / AFP
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L'homme de 39 ans est jugé pour un viol commis sous la menace d'une arme, extorsion avec arme, escroquerie, vol et violation de domicile. Les faits remontent à avril 2018. Incarcéré à tort en 2004 dans l'affaire du Pont de Neuilly, il a passé six ans et demi en prison avant d'être innocenté.

Le procès pour viol de Marc Machin, ancienne victime d'erreur judiciaire et dont la condamnation pour meurtre avait été annulée en 2012, s'est ouvert lundi après-midi à Paris à huis clos, à la demande de la partie civile. Carrure imposante dans le box, vêtu d'une chemise blanche et les cheveux bruns mi-longs coiffés en arrière, Marc Machin, 39 ans, doit comparaître jusqu'à jeudi devant la cour d'assises de Paris. Il est jugé pour viol commis sous la menace d'une arme, extorsion avec arme, escroquerie, vol et violation de domicile. Après avoir procédé au tirage au sort des jurés, le président de la cour d'assises a ordonné le huis clos total des débats. La demande de huis clos avait été formulée par la partie civile, et elle est accordée de droit pour certains crimes quand la victime le sollicite. 

Marc Machin est mis en examen et incarcéré depuis mai 2018 dans ce dossier. Confondu par son ADN, il avait reconnu le viol, dénoncé par la victime à la police le matin même des faits, le 21 avril 2018. Vers 10h00, elle avait été réveillée par un bruit dans un appartement du XIe arrondissement où elle avait passé la nuit après une soirée avec des collègues de travail, et s'était retrouvée face à un homme encagoulé et porteur de gants noirs. Sous la menace d'un couteau de cuisine, cet homme lui avait imposé une fellation avant de la contraindre à effacer les traces du crime et de dérober sa carte bleue. 

Condamné à tort à 18 ans de prison

Marc Machin a passé à tort six ans et demi en prison pour l'affaire du Pont de Neuilly. Incarcéré en 2001, à l'âge de 19 ans, il avait été condamné trois ans plus tard à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre à coups de couteau de Marie-Agnès Bedot, une peine confirmée en appel. Mais en mars 2008, un homme sans domicile fixe de 33 ans, David Sagno, s'accuse de ce meurtre et de celui d'une autre femme commis au même endroit en 2002, ce qui conduit à la libération de Marc Machin.

En 2012, ce dernier a fini par être acquitté à l'issue de son procès en révision, devenant la huitième personne en France depuis la Seconde guerre mondiale à être innocentée à l'issue d'une telle procédure. La justice lui a alors attribué 663.320 euros d'indemnisation. Depuis sa sortie de prison en 2008, Marc Machin a accumulé les condamnations, une quinzaine au total, qui lui ont valu pour certaines d'être réincarcéré, notamment pour agressions sexuelles.