INFORMATION EUROPE 1 - Mehdi Nemmouche entendu jeudi par un juge français à Bruxelles

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Pierre de Cossette, édité par Anaïs Huet , modifié à
Le tueur du musée juif de Bruxelles a été interrogé jeudi par un juge d'instruction français sur son rôle dans la prise en otage de quatre journalistes français en Syrie.
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Il ne s'était encore jamais expliqué sur son rôle dans la prise en otage de quatre journalistes français en Syrie, parmi lesquels le grand reporter d'Europe 1, Didier François. Mehdi Nemmouche, l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles, a été entendu jeudi par un juge d'instruction français, qui s'est rendu en Belgique pour l'occasion, selon les informations d'Europe 1.

Une première audition stérile. En novembre dernier, il n'a rien voulu dire. Ce jour-là, Mehdi Nemmouche est amené de sa prison belge jusqu'à Paris par le GIGN, où il est mis en examen. Mais l'interrogatoire, lui, tourne court, puisqu'il ne reste que dix minutes dans le bureau du juge, avant de repartir sous escorte en Belgique. En réalité, Mehdi Nemmouche attendait de savoir ce que les enquêteurs avaient contre lui.

Identifié par les otages grâce à sa voix. Huit mois après, il a pu prendre connaissance du dossier, et des témoignages des quatre journalistes français détenus pendant dix mois en Syrie, entre juin 2013 et avril 2014. Ces otages - Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres - sont convaincus d'avoir reconnu en Mehdi Nemmouche leur geôlier dans les sous-sols de l'hôpital d'Alep. Tous identifient la voix de celui qui leur chantait du Aznavour et récitait des sketchs des Inconnus… quand il ne les torturait pas.

Il a invoqué son droit au silence. Plutôt que de le faire venir de Belgique où il attend son procès pour la tuerie du musée juif de Bruxelles, le juge d'instruction français s'est donc se déplacé et a assisté son homologue belge, qui a conduit formellement l'interrogatoire. "Le juge a posé une soixantaine de questions auxquelles il a répondu en invoquant son droit au silence", a déclaré à l'AFP son avocat Francis Vuillemin, à l'issue de l'audition qui a duré 45 minutes.