INFORMATION EUROPE 1 - Envahissement du lycée Arago à Paris : deux plaintes déposées après les arrestations

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Salomé Legrand, édité par Marie-Laure Combes
Plusieurs lycéens, arrêtés en marge de l'envahissement du lycée Arago à Paris fin mai, ont porté plainte pour détention arbitraire et violences volontaires. Ils dénoncent les conditions dans lesquelles ils ont été retenus.
INFO EUROPE 1

102 personnes avaient été interpellées fin mai pour avoir fait irruption dans le lycée Arago, à Paris, peu après la dispersion d’un cortège de fonctionnaires. Beaucoup étaient mineurs, et le temps de répartir ces nombreuses gardes-à-vue dans les différents commissariats de Paris et petite couronne, les autorités les ont maintenus dans des autocars, parfois plusieurs heures. Des conditions dénoncées par deux plaintes qu’a pu consulter Europe 1.

7 heures sans boire ni accès aux sanitaires. "Ce n’est pas une simple nullité de garde-à-vue, ce qu’ont vécu ces lycées relève de l’humiliation et de la maltraitance indignes de notre justice", insiste Me Jade Dousselin qui va déposer plainte ce jeudi pour "violences volontaires sur personne vulnérable et détention arbitraire" de son client âgé de 17 ans.  Interpellé à 19h30 puis amené dans un autocar avec "une soixantaine de lycéens pour 20 places assises" peu après 20h, le jeune homme n’est conduit devant un officier de police judiciaire qu’à 3h30 du matin, après plus de 7 heures dans le véhicule, relate l’avocate. De plus, le jeune homme dénonce plusieurs insultes de la part des fonctionnaires.

"L’attente interminable dans le bus des CRS par une chaleur insoutenable, et l’absence d’accès à l’eau potable, et aux sanitaires pendant plusieurs jours, a en effet incontestablement créé un choc émotif (à mon client), de nature à caractériser l’infraction" de violences volontaires, écrit Me Jade Dousselin dans sa plainte que nous avons pu consulter. Quant à la détention arbitraire, l’avocate estime qu’elle découle de la notification très tardive de la garde-à-vue. 

Une autre plainte. Parmi la centaine de personnes interpellées, figure Gilles Potte qui se déclare "photographe". D’après les informations d’Europe 1, son avocat, Me Vincent Ollivier, a déposé une plainte avec constitution de partie civile lundi à Paris auprès du doyen des juges d’instruction. Il accuse un commissaire de police d’avoir falsifié un procès-verbal pour justifier la notification des droits différée à son client, 6 heures après l’interpellation.