Cinq personnes ont été écrouées vendredi, soupçonnées d'être à la tête d'un vaste réseau de prostitution opérant dans plusieurs villes de France. 1:12
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William Molinié , modifié à
Cinq personnes ont été écrouées vendredi, soupçonnées d'être à la tête d’une vaste organisation criminelle visant à prostituer des femmes moldaves et roumaines dans des hôtels de plusieurs régions de France. 373.000€ en numéraire ont été saisis ainsi que 2,4 millions d’euros sur des comptes bancaires.

C’est une enquête comme le groupe interministériel de recherches (GIR) d’Orléans en a rarement vue. Selon nos informations, les enquêteurs ont mis en lumière, en fin de semaine dernière, un vaste réseau de proxénétisme immobilier à Orléans, Rouen, Rennes, Dieppe ou encore Lyon. L’enquête a démarré en février dernier sur les sites d’annonces en ligne. "On s’est rendu compte que les adresses des hôtels étaient systématiquement les mêmes", souffle un enquêteur.

Aux commandes de ce réseau, deux trentenaires aux capitaux importants. Ils sont propriétaires d’une dizaine d’hôtels et de restaurants et leurs proches roulent en voitures haut de gamme, Mercedes GLE, Audi Q7 et Q8. Rien qu’à Orléans, un de leurs établissements a fait l’objet d’environ 400 annonces en ligne d’escort en trois ans. Ce sont les réceptionnistes qui étaient chargés de récupérer en espèce l’argent de la location des chambres, plus chères que pour les clients lambda. Les prostituées, principalement roumaines et moldaves, laissaient les liasses de billets dans les coffres forts des chambres.

Une dizaine d’hôtels 

Les deux malfaiteurs, soupçonnés d’être les têtes du réseau, ont créé des sociétés de BTP. "Ils achetaient des hôtels en piteux état, puis les rénovaient et les mettaient à disposition pour des passes", poursuit une source policière. Au total, ils avaient en leur possession une dizaine d’hôtels dans une demi-douzaine de grandes villes de la moitié nord de la France. Mardi dernier, un coup de filet organisé par le GIR d’Orléans et de Rennes de la direction centrale de la police judiciaire ainsi que la police aux frontières (PAF) de la zone Ouest a conduit, sur commission rogatoire d’un juge d’instruction, à l’interpellation de 14 personnes, placées en garde à vue. Après 96 heures de garde à vue, cinq d’entre elles ont été écrouées vendredi, trois autres placées sous contrôle judiciaire.

Ils sont poursuivis pour proxénétisme aggravé, travail dissimulé, blanchiment aggravé, en bande organisée et abus de biens sociaux. 373.000 euros en espèces ont été saisis ainsi que 2,4 millions d’euros sur des comptes bancaires. Par ailleurs, cinq hôtels, un restaurant et une maison vont être saisis, pour une valeur immobilière de près de 7 millions d’euros.