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Thibault Nadal et Nina Droff , modifié à
Depuis le début de l'été, la France est sujette à de multiples incendies. Dans neuf cas sur dix, les feux sont d'origine humaine. Une théorie qui s'est vérifiée dernièrement dans l'Hérault et en Ardèche ou deux pompiers ont avoué avoir mis le feu volontairement. Pour Europe 1, le psychologue Mickaël Morlet-Rivelli tente de dresser le profil de ces pyromanes.

C'est une justification difficile à croire. Vingt-quatre heures, après avoir été arrêté, un homme, qui exerce en tant que sapeur-pompier volontaire, a reconnu être à l'origine de six incendies dans l'Hérault ces derniers mois. Selon un communiqué du procureur de la République de Montpellier, l'homme a avoué vouloir "provoquer des interventions de sapeurs-pompiers afin de s'extraire d'un cadre familial oppressant ou encore en raison de l'excitation que les interventions provoquaient chez lui", avant d'évoquer une forme d'"adrénaline" à allumer des feux avec des briquets.

Des pyromanes aux profils variés en recherche d'excitation

Face à cette justification, la question du profil de ces pyromanes ressurgit. Pourquoi provoquent-ils des incendies qui mettent en péril la végétation locale, les habitants et surtout les pompiers. Pour le psychologue Mickaël Morlet-Rivelli, les pyromanes sont à la "recherche d’excitation, d’accomplissement d’un désir qui va se traduire par la destruction d’un bien par le feu", explique-t-il au micro d'Europe 1.

"Le trouble de la personnalité est la comorbidité numéro un chez les pyromanes"

Pour ce psychologue, ces actes sont avant tout bien réfléchies : "C’est un allumage qui est délibéré et réfléchie. Il y a un plaisir, une gratification, voire un soulagement quand il allume l’incendie", détaille-t-il. Mais pour lui, il n'y a aucune similitude entre tous ces pyromanes. "Il n’y a pas de profil-type chez le pyromane, on va voir des milieux sociaux, économiques et professionnels très variés. Le trouble de la personnalité est la comorbidité numéro un chez les individus reconnus coupables de pyromanie", ajoute-t-il.

"Ce sont des gens qui ont un rapport à la loi qui est extrêmement restreint, qui tolère mal la frustration et qui ne sont pas concernés par les conséquences de leurs actes et qui ont des dynamiques comportementales, assez impulsives, ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas réfléchi, mais le passage à l’acte est souvent soudain et intense", conclut Mickaël Morlet-Rivelli.