Guyane : trois militaires décèdent "accidentellement" au cours d'une opération anti orpaillage

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avec AFP , modifié à
Huit militaires ont été victimes d'émanations toxiques au fond d'une galerie, alors qu'ils s'apprêtaient à disposer des charges explosives pour détruire les installations souterraines des orpailleurs.

Trois soldats français sont morts accidentellement et un autre a été grièvement blessé dans une opération contre l'orpaillage illégal en Guyane, une mission périlleuse qui mobilise des centaines de militaires et de forces de l'ordre sur un territoire immense et parfois hostile.

"J'ai appris cette nuit avec beaucoup de tristesse la mort accidentelle de trois militaires français lors d'une mission dans le cadre de l'opération Harpie de lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane", a réagi la ministre des Armées, Florence Parly, dans un communiqué.

Cinq autres militaires évacués

"Alors que les militaires s'apprêtaient à disposer des charges explosives pour détruire les installations souterraines des orpailleurs, huit d'entre eux ont été victimes d'émanations toxiques au fond d'une galerie. Immédiatement évacués et pris en charge par les premiers secours, trois militaires sont décédés", précise-t-elle.

Le sergent-chef Edgar Roellinger, 27 ans, le caporal-chef de 1ère classe Cédric Guyot, 31 ans, et le caporal-chef de 1ère classe Mickaël Vandeville, 30 ans, appartenaient au 19e régiment du génie de Besançon, selon l'état-major des armées. Cinq autres militaires ont été évacués à Cayenne. "L'un d'entre eux est dans un état grave", selon les autorités françaises.

Les puits d'orpailleurs peuvent aller jusqu'à 30-40 m de profondeur

Le tragique accident a eu lieu dans une zone forestière isolée du sud-ouest guyanais, à Saint-Jean d'Abounami, à 150 km au sud de Saint-Laurent du Maroni. Ce secteur, sans voie terrestre vers le littoral et sans réseau téléphonique, se situe au sein du Parc amazonien de Guyane, vaste espace protégé, qui abrite un nombre croissant de sites aurifères illégaux.

Les puits d'orpailleurs clandestins peuvent aller jusqu'à 30-40 m de profondeur, avait constaté l'AFP en juin lors d'une visite d'un site démantelé par les forces armées, à Cacao, dans l'est. Ces puits sont reliés entre eux par des galeries, souvent fragiles.