Dans ce quartier, la tension avec les forces de l’ordre règne depuis un mois et demi environ. (photo illustration) 1:26
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Guillaume Biet avec AFP édité par Léa Leostic , modifié à
La sureté départementale du Var enquête pour déterminer ce qui a provoqué les violences qui se sont déroulées à Fréjus dans la nuit de samedi à dimanche. Une quinzaine de commerces ont été dégradés et trois véhicules incendiés. Des syndicats de policiers estiment que ces actes ont été prémédités. Dans le quartier, la tension avec les forces de l’ordre règne depuis plusieurs semaines, sur fond de démantèlement de trafics.

Deux jours après les violences urbaines perpétrées à Fréjus dans la nuit de samedi à dimanche, l'enquête de la sûreté départementale du Var se poursuivait lundi pour tenter d'identifier et de retrouver les auteurs de ces actes. Une quinzaine de commerces ont été dégradés et trois véhicules incendiés dans des violences urbaines. Trois policiers ont été légèrement blessés, alors qu'une voiture de police a été incendiée. "Entre 30 et 40 individus ont commencé par allumer des feux de poubelles" sur une grosse artère commerçante qui longe un quartier sensible, a rapporté à l'AFP la police nationale.

Certains policiers évoquent l'hypothèse d'un guet-apens

Certains syndicalistes policiers ont évoqué ce week-end l'hypothèse d'un guet-apens, d’une action préméditée. Ils en sont même convaincus : pour eux, tout a été orchestré, préparé. Parce que quand ils sont arrivés samedi soir pour faire cesser les nuisances dénoncées par des riverains, la dizaine de perturbateurs initiaux est rapidement rejointe par 20, 30, 40 autres personnes armées de projectiles et de cocktails molotovs. A tel point que les policiers ont dû battre en retraite, malgré les tirs de balles de défense et de grenades lacrymogènes. La police municipale de Fréjus, elle, a même dû abandonner l’une de ses voitures qui a été incendiée. "Tuez-les, tuez-les !", auraient crié certains émeutiers, d’après un témoin.

Dans ce quartier, la tension avec les forces de l’ordre règne depuis un mois et demi environ, sur fond de démantèlement de trafics. Il y a deux semaines, huit kilos de cannabis avaient en effet été saisis dans le quartier, a précisé la police sans faire de lien avec les évènements de la nuit. Autre signe de cette tension : les caméras de surveillance du secteur ont été détruites quelques semaines plus tôt. 

Dimanche matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué sur Twitter qu'une compagnie de CRS, soit 70 policiers, serait déployée en renfort à Fréjus le soir même "pour faire respecter l'ordre républicain".