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William Molinié / Crédits photo : Benoit PEYRUCQ / AFP , modifié à
Ce mardi matin s'ouvre devant la cour d’assises de Paris le procès du braqueur Rédoine Faïd. Le 1er juillet 2018, le détenu avait réussi à s'échapper de la prison de Réau grâce à trois complices et un hélicoptère. Cinq ans plus tard, six membres de la famille Faïd se retrouvent devant les juges pour cette évasion impressionnante.

Tout s’est joué en 10 petites minutes. C’est le temps, montre en main, qu’il aura fallu au braqueur Rédoine Faïd pour s’échapper de la prison de Réau en Seine-et-Marne le dimanche 1er juillet 2018 à 11 heures. Pour y arriver, un commando de trois hommes encagoulés, munis de disqueuses, parvient à faire sauter les verrous du couloir du parloir, avant de s'échapper avec un hélicoptère. À l’intérieur, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd s'évade sans aucun coup de feu tiré. S’ensuivra ensuite une cavale de près trois mois qui s’achèvera dans sa ville d’origine à Creil dans l’Oise.

Mesures individuelles extrêmement strictes

Cinq ans plus tard s'ouvre devant la cour d’assises de Paris le procès fleuve de cette évasion. Sur le banc, six des 12 accusés sont des membres de la famille Faïd : deux de ses frères et trois neveux. Tous sont soupçonnés d’avoir fomenté et mis à exécution ce plan d’évasion. Un projet criminel motivé par une supposée injustice sur les conditions d’incarcération de Rédoine Faïd.

"Il était à l'isolement, il l'est toujours d'ailleurs à l'isolement le plus complet. Et on a ajouté des mesures individuelles extrêmement strictes comme les fouilles à nu très régulières", explique au micro d'Europe 1, Me Marie Violleau, avocate de Rédoine Faïd, qui considère qu’il a été détenu comme un animal. 

Une humiliation ?

"On impose le parloir hygiaphone qui sépare Rédoine Faïd de sa famille. Résultat, il n'a touché personne depuis cinq ans. Je ne suis pas sûr qu'humilier Rédoine Faïd par un certain nombre de mesures, ça soit répondre à un impératif sécuritaire. Je pense que c'est aller au-delà de ça. Je pense que c'est l'humilier en retour. Je pense que c'est de la vengeance", poursuit-elle. 

Au cours de l’enquête, Rédoine Faïd a gardé le silence. Tout au plus, a-t-il regretté d’avoir mêlé ses proches à son destin judiciaire. Les logisticiens de sa cavale seront, eux aussi, sur le banc des accusés, tout comme une figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani, pour un projet avorté d’évasion de la prison de Fresnes en 2017. Avant son évasion, Rédoine Faïd était libérable en 2046. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.