Drame du car de Rochefort : 5 ans de prison dont 3 avec sursis requis contre le chauffeur du camion

Des policiers français travaillent près de l'épave d'un bus scolaire après sa collision avec un camion à Rochefort le 11 février 2016.
Des policiers français travaillent près de l'épave d'un bus scolaire après sa collision avec un camion à Rochefort le 11 février 2016. © XAVIER LEOTY / AFP
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avec AFP , modifié à
En 2016, un camion est entré en collision avec un car de transport scolaire, faisant six morts et quatre blessés graves. Le chauffeur du camion était jugé pour homicides et blessures involontaires. 5 ans de prison dont 3 avec sursis ont été requis contre lui.

Cinq ans de prison dont trois ans avec sursis ont été requis mardi à l'encontre du chauffeur du camion jugé pour homicides et blessures involontaires après une collision dramatique avec un car scolaire à Rochefort, qui a tué six adolescents, le 11 février 2016. Devant le tribunal correctionnel de La Rochelle, le procureur Clément Incerti a demandé la peine maximale pour ces délits, assortie d'un sursis probatoire permettant ainsi au prévenu de solliciter un aménagement de peine pour les deux ans fermes, afin de "tenir compte de sa personnalité".

"Il est le responsable d'un accident gravissime, il n'est pas meurtrier"

"Il est le responsable d'un accident gravissime, il n'est pas meurtrier", a justifié le procureur. Le ministère public a également demandé une obligation de soins et de travail ainsi qu'une peine complémentaire, l'annulation de son permis de conduire et l'interdiction de solliciter une nouvelle délivrance durant 2 ans. "Le tribunal est confronté à une difficulté réelle, il n'y aura pas de juste, de bonne peine", à la hauteur des rescapés et proches des victimes, confrontés à un "carnage, un immense gâchis", a reconnu le représentant du Ministère public.

Le jour de l'accident, au petit matin du 11 février, le prévenu Mathieu Saurel, aujourd'hui âgé de 29 ans, a "omis de refermer la ridelle (de son camion-benne), avant de reprendre la route". Cette pièce métallique maintenant en place le chargement sur le côté, qui avait été laissée ouverte en position horizontale à 90 degrés, avait littéralement cisaillé le flanc et broyé les sièges d'un car scolaire arrivant en sens inverse, avec quinze jeunes à son bord.

"Une erreur humaine"

"C'est une erreur humaine qui est à l'origine de l'accident, et non une défaillance technique", a souligné le procureur. "Vous allez devoir prendre en compte une faute d'inattention, des négligences, qui sont involontaires, des poussières de fautes", a-t-il dit à l'adresse du tribunal. Six adolescents de 15 à 18 ans avaient été tués et deux autres jeunes blessés grièvement dans cet accident qui a sidéré la région et provoqué un renforcement des normes de sécurité dans ce type de camions. Le délibéré sera rendu dans quelques semaines.