Découverte à Paris de bouteilles d'essence sous des camions Lafarge avec "un dispositif d'allumage rudimentaire"

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© JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette découverte a été faite jeudi matin dans le 19e arrondissement parisien. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

Six bouteilles d'essence reliées à un "dispositif d'allumage rudimentaire" ont été découvertes jeudi matin sous trois camions du cimentier franco-suisse Lafarge dans le 19e arrondissement de Paris, selon des sources proches de l'enquête. Le deuxième district de la police judiciaire (2e DPJ) de Paris a été saisi de l'enquête. Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance du chef de tentative de destruction par incendie, d'après une source judiciaire.

Des bouteilles découvertes par des ouvriers. "Ce sont des ouvriers qui ont découvert les bouteilles à l'occasion de leur prise de service jeudi matin", a précisé une source proche de l'enquête. Les démineurs du laboratoire central de la préfecture de police se sont immédiatement rendus dans cette cimenterie au Nord-est de Paris, qui borde le canal de l'Ourcq et le boulevard périphérique porte de Pantin. Un périmètre de sécurité a été mis en place.

Cette découverte intervient après celle de bonbonnes de gaz équipées d'un dispositif de mise à feu dans un immeuble du 16e arrondissement de Paris dans la nuit de vendredi à samedi. Dans cette affaire, six personnes, dont deux fichées pour radicalisation, ont été placées en garde à vue.

Pas de revendication. "Le système d'allumage découvert sous les camions, rudimentaire, n'a a priori rien à voir avec celui découvert sur les bonbonnes de gaz dans le 16e arrondissement", a ajouté une source proche de l'enquête. En septembre 2016, cinq bonbonnes de gaz pleines - sans dispositif de mise à feu - avaient été découvertes dans une voiture au cœur de Paris, non loin de la cathédrale Notre-Dame. Un commando de femmes, téléguidé de Syrie par le groupe État islamique, avait été arrêté.

Lafarge, mis en en cause pour ses liens avec l'État islamique. Le groupe Lafarge a confirmé jeudi dans un communiqué la découverte de "plusieurs bouteilles" contenant du "gasoil" sous trois camions sur la centrale béton de Porte de Pantin. "Le parquet de Paris a ouvert une enquête à laquelle nous coopérons pleinement". 

Lafarge, mis en cause pour ses liens avec l'État islamique. Par ailleurs, Lafarge, qui a fusionné avec le suisse Holcim en 2015, est mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés dans le pays, dont l'organisation État islamique. Une instruction, confiée à trois juges, est en cours notamment pour financement d'entreprise terroriste.