Décès à la maternité d'Orthez : un autre praticien mis en examen

En octobre 2014 une anesthésiste belge a déjà été mise en examen dans cette affaire.
En octobre 2014 une anesthésiste belge a déjà été mise en examen dans cette affaire. © capture d'écran France 3
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avec AFP , modifié à
Un obstétricien présent dans le bloc où unE patiente est décédée, en septembre 2014, a été mis en examen mardi pour "non assistance à personne en danger".

Un deuxième praticien a été mis en examen pour "non assistance à personne en danger" dans l'affaire du décès d'une patiente à la maternité d'Orthez en septembre 2014, qui a déjà vu la mise en examen d'une anesthésiste belge, qui avait bu le soir du drame, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

"Non assistance à personne en danger". L'obstétricien présent le soir des faits a été mis en examen "pour non assistance à personne en danger" par la juge d'instruction de Pau le 25 février, et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé auprès de l'avocat de la famille de la victime, information confirmée par le parquet de Pau. "L'obstétricien n'a pas l'interdiction d'exercer, car sa pratique professionnelle n'est pas en cause," a souligné le procureur de la République de Pau Jean-Christophe Muller. "C'est son comportement dans le bloc opératoire après l'accouchement qui est visé".

L'anesthésiste ivre. Cette mise en examen "n'enlève en rien la responsabilité et aux fautes commises par (l'anesthésiste) le Dr Helga Wauters, qui ont conduit à l'arrêt de coeur" de la patiente", a estimé l'avocat, Me Philippe Courtois. Le 26 septembre 2014, l'anesthésiste avait en charge une patiente de 28 ans, Xynthia Hawke, à la maternité d'Orthez, où elle venait d'être recrutée. Helga Wauters lui avait prodigué une péridurale avant de sortir boire "un verre de rosé" chez des amis.  Mais l'accouchement s'était mal passé, une césarienne devenant nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste sentait l'alcool à son retour à l'hôpital et son comportement avait paru étrange à ses collègues.

Interdiction d'exercer la médecine. La situation avait viré au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée le 30 septembre. Son bébé est sain et sauf. Helga Wauters a été mise en examen quelques jours plus tard pour "homicide volontaire aggravé" et placée sous contrôle judiciaire strict, avec notamment interdiction d'exercer la médecine ou même "le conseil", de quitter le territoire français, et l'obligation de se soigner.