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Chloé Triomphe, édité par Pauline Rouquette avec AFP
L'un des parrains du sud de la Corse, Jacques Santoni a été incarcéré pour blanchiment en bande organisée dans le cadre de l'affaire du "Petit Bar". Mais alors que le quadragénaire est tétraplégique depuis un accident de moto 2003, son avocat, Me Pascal Garbarini, dénonce ses conditions de détention.

Jacques Santoni, l'un des grands parrains du sud de la Corse a été incarcéré à Marseille et placé en détention pour blanchiment en bande organisée, extorsions en bande organisée et association de malfaiteurs. Le chef de la bande criminelle corse dite du "Petit Bar" est derrière les verrous, mais toujours en fauteuil roulant. L'homme est tétraplégique depuis un accident de moto en 2003, et le traitement qui lui est réservé scandalise son avocat, Me Pascal Garbarini.

Des conditions "apocalyptiques" et dégradantes

"Ses membres, inférieurs comme supérieurs, ne fonctionnent pas. On a mis les menottes sur ses bras, accrochées à son fauteuil", explique le conseil à Europe 1. "Donc, nous avons une personne dont il est établi aujourd'hui que les maux dont elle souffre ne sont pas compatibles avec une détention, et malgré cela il est en détention provisoire", poursuit l'avocat, qui réfléchit à une suite judiciaire pour contester ce mandat de dépôt.

Me Pascal Garbarini s'est indigné également des conditions "apocalyptiques" et dégradantes de ses quatre jours de garde à vue au cours desquels Jacques Santoni n'aurait pas, selon lui, reçu les soins nécessaires. "Un handicap n'est pas un passeport d'impunité, bien évidemment", ajoute-t-il. "En revanche, un handicap doit être pris en compte dans le cadre de mesures de contrainte. La question qui se pose est 'est-ce que l'on veut que monsieur Jacques Santoni ait un problème grave de santé qui le conduisent à trépas ?'"

Un précédent coup de filet, fin septembre

Jacques Santoni a été arrêté dimanche à Paris avec vingt autres personnes interpellées en Corse et sur le continent. Parmi elles, huit devaient aussi être présentées à un juge d'instruction d'ici à samedi, selon la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Ces interpellations ont fait suite à une précédente vague d'arrestations et de perquisitions qui avait eu lieu le 28 septembre en Corse et en Suisse, dans les deux volets de l'enquête visant cette bande criminelle.

Dans le volet financier, les enquêteurs cherchent à démanteler les réseaux de blanchiment de fonds du "Petit Bar" à l'international. Selon des chiffres avancés par Le Monde, quelque 48 millions d'investissements offshore et immobiliers auraient permis au groupe criminel de blanchir son argent sale.

Dans l'autre volet, portant sur la tentative d'assassinat de Guy Orsoni, lui-même poursuivi dans différents dossiers de banditisme, Jacques Santoni a déjà été mis en examen après le coup de filet du 28 septembre. Il avait alors été placé uniquement sous contrôle judiciaire car une expertise judiciaire menée alors avait conclu que son état était incompatible avec de la détention.