Attentat de Nice en 2016 : sept hommes et une femme renvoyés aux assises

L'ordonnance de mise en accusation a été signée lundi par quatre juges antiterroristes.
Trois sont renvoyés pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", devant la cour d'assises spéciale. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Huit personnes ont été renvoyées devant les assises dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de la promenade des Anglais, le 14 juillet 2016 à Nice. Trois d'entre eux sont notamment suspectés d'avoir eu "conscience de l'existence d'un projet" d'attaque.

Les juges d'instruction chargés de l'enquête sur l'attentat de la promenade des Anglais de Nice qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016 ont décidé du renvoi de sept hommes et une femme, dont trois pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", devant la cour d'assises spéciale, ont-ils indiqué ce mardi.

Selon l'ordonnance de mise en accusation signée lundi par quatre juges antiterroristes, les trois principaux accusés Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa sont suspectés d'avoir eu "conscience de l'existence d'un projet" d'attaque de la part de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 21 ans abattu le soir-même par la police. Ces deux Tunisiens et ce Franco-Tunisien étaient aussi mis en examen pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste", mais les juges ont abandonné cette qualification plus lourde, estimant, comme le parquet national antiterroriste, que les trois hommes n'avaient pas "de connaissance précise du projet terroriste" de Lahouaiej-Bouhlel, pas plus que du "moment de sa réalisation" prévu.

Pas de procès avant 2022

Cinq autres personnes, un Tunisien et quatre Albanais, sont renvoyés aux assises à leurs côtés, mais pour des délits, liés à la fourniture d'une arme à Ramzi Arefa et destinée à Lahouaiej-Bouhlel. Mais les juges notent qu'"aucun élément (ne) démontre leur connaissance, même imprécise du projet terroriste" de Lahouaiej-Bouhlel. Quatre accusés sont actuellement détenus, deux autres sont sous contrôle judiciaire tandis que deux autres sont en fuite et font l'objet de mandats d'arrêt datant d'avril et juillet. Tous peuvent encore faire appel de leur renvoi aux assises, un procès qui ne pourra se tenir avant 2022.

Ce renvoi aux assises intervient moins de deux semaines après une nouvelle attaque à Nice sur laquelle enquêtent des magistrats antiterroristes. Un Tunisien de 21 ans, Brahim Aouissaoui, a tué au couteau un homme et deux femmes le 29 octobre à la basilique de Nice.