Affaire Kim Kardashian : "C'est pas un braquo quoi", se défend "le Vieux"

Le braquage a été mené en plein cœur de Paris, près de la Madeleine.
Le braquage a été mené en plein cœur de Paris, près de la Madeleine. © Thomas SAMSON / AFP
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"Il suffisait de neutraliser le veilleur de nuit et d'accéder à la chambre", a expliqué aux enquêteurs l'un des cerveaux de l'opération selon les éléments révélés par Le Monde.

Aomar A. a beau être un habitué des confrontations judiciaires, il a fini par parler aux policiers. Oui, il est l'un des organisateurs du braquage à 9 millions d'euros mené contre Kim Kardashian début octobre à Paris. Il a bien tenté de nier, au cours d'une garde à vue de 96 heures après une vague d'arrestations déclenchée début janvier. Mais les preuves accumulées par la police, notamment ses traces d'ADN sur les liens de la starlette américaine, l'ont poussé à raconter "une agression qui a pris une escalade", selon les éléments publiés par Le Monde samedi.

"Je n'aurais jamais pensé une telle ampleur", a expliqué Aomar A., dit "le Vieux", un sexagénaire en cavale après une condamnation en 2010 pour trafic de stupéfiants. "Je ne sais plus quoi dire", a-t-il même avancé, se disant dépassé par les suites ce qui aurait dû être "une histoire à très basse échelle", grâce à des "renseignements très précis" obtenus avec l'appui de "quelqu'un de très proche" de Kim Kardashian.

"On n'a pas exhibé d'arme devant une femme". "Ce n'était pas un gros vol à main armé", a-t-il poursuivi. "Il suffisait de neutraliser le veilleur de nuit et d'accéder à la chambre." "Le Vieux" est "tout de suite emballé" par ce qui semble être "une affaire très simple" mais l'amène aujourd'hui derrière les barreaux. "Ça n'était pas un truc violent. C'est pas un braquo quoi."

Après une première tentative avortée, les conditions sont réunies pour passer à l'action dans la nuit du 2 au 3 octobre. "Les choses se passent à peu près bien", se souvient "le Vieux". "On lui prend les bijoux. La personne qui est avec moi l'a attachée sur le lit je crois. Et je l'ai posée dans la salle de bain. On est redescendu." Il précise avoir agi "avec douceur" : "On n'a pas exhibé d'arme devant une femme".

Un butin difficile à écouler. Après s'être enfui à pied et à vélos, les braqueurs ont pris la direction d'Anvers, a raconté Aomar A., pour écouler leur butin. Après avoir fait fondre les bijoux, "il devait y avoir huit cent et quelques grammes, ce qui a donné un montant de euh… 25 ou 28 mille, un truc comme ça." Quant à l'énorme diamant exhibé par Kim Kardashian sur les réseaux sociaux, "tout le monde a eu peur de vendre, parce que c'est une pierre qui est repérable".

L'enquête n'a pas encore permis de mettre la main sur ce butin. Une perquisition chez les suspects a pour l'instant permis de retrouver 200.000 euros. Et ce ne sont pas les aveux d'Aomar A., prenant bien soin de ne pas mettre en cause ses complices, qui ont permis de s'approcher des diamants de Kim Kardashian.