Lors de son audition, Eliane Houlette s'était émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations. 1:20
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avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron a décidé de saisir pour avis le Conseil supérieur de la magistrature pour "analyser si le parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression", lors de son enquête sur l'affaire Fillon, a annoncé l'Elysée vendredi soir. 

Le chef de l'État veut "lever tout doute sur l'indépendance et l'impartialité de la justice dans cette affaire", explique l'Elysée, après les propos de l'ex-procureure nationale financier Eliane Houlette, qui s'était émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations lancées en pleine campagne présidentielle de 2017.  "Ces propos, qui ont suscité un émoi important, sont interprétés par certains comme révélant d'éventuelles pressions qui auraient pu être exercées sur la justice dans une procédure ouverte à un moment essentiel de notre vie démocratique", estime l'Elysée.

 

"Lever tout doute sur l'indépendance et l'impartialité de la justice dans cette affaire"

Le président de la République agit en tant que "garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire", précise le communiqué. Entendue le 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Éliane Houlette, désormais à la retraite, a réaffirmé avoir décidé en janvier 2017, en toute indépendance, d'ouvrir une enquête visant les époux Fillon après des soupçons d'emplois fictifs révélés par Le Canard enchaîné.

Mais elle s'est également émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général dans la conduite des investigations. Ses déclarations ont suscité un vif émoi et des accusations dans le camp de François Fillon mais aussi de la part de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Dans une déclaration à l'AFP vendredi, Eliane Houlette a "regretté" que ses propos aient été "déformés ou mal compris" et précisé que les pressions mentionnées ne portaient "pas sur les faits reprochés à François Fillon ni sur le bien-fondé des poursuites" mais "étaient d'ordre purement procédural".

"François Fillon n'a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif", a-t-elle insisté. L'enquête avait empoisonné la candidature de François Fillon à l'Élysée et a conduit au printemps 2020 à son procès en correctionnelle aux côtés notamment de son épouse Penelope. Le jugement est attendu le 29 juin.

 

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