Son état est jugé préoccupant. L'adolescente qui avait dit avoir été agressée par des skinheads, le 13 août dernier, à Trappes, car elle portait un voile s'est défenestrées de son immeuble, lundi. La jeune fille de 16 ans, qui avait porté plainte pour agression islamophobe, a été admise dans un état critique à l'hôpital.
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Une précédente tentative de suicide. Les faits se sont déroulés lundi vers 19 heures, à Trappes, ville de la banlieue parisienne, théâtre de violences urbaines en juillet. L'adolescente a sauté du quatrième étage de l'appartement familial. Grièvement blessée, elle a d'abord été admise à l'hôpital Percy à Clamart, avant d'être transférée à l'hôpital parisien Georges Pompidou. Selon une source policière, son pronostic vital était engagé, mais elle était néanmoins consciente à l'arrivée des secours.
Selon Le Parisien, la jeune fille avait fait une précédente tentative de suicide en absorbant des médicaments il y a trois jours, le 23 août. Les raisons de ces deux tentatives de suicide pourraient ne pas être liées à l'agression d'août dernier. Elles n'étaient d'ailleurs pas précisées lundi soir.
Des agresseurs de "type européen". Le 13 août dernier, l'adolescente avait porté plainte pour agression islamophobe. Elle avait expliqué aux policiers avoir été abordée par deux hommes qui lui avaient montré un "objet tranchant". Ils lui auraient par la suite arraché son voile et porté un coup à l'épaule, tout en proférant des insultes à caractère islamophobe. Les agresseurs, de "type européen", dont un avait le crâne rasé, auraient pris la fuite en voiture.
Aucun élément pour confirmer la version. Une source policière a fait état de "griffures très superficielles" sur le visage et la gorge de la jeune fille. Les enquêteurs de la sûreté départementale des Yvelines avaient d'ailleurs établi que l'adolescente avait bien été agressée. Mais ils n'ont pu trouver aucun élément confirmant la version de l'adolescente. Les résultats de l'examen médical ne sont pas encore connus.
"Manifestation de haine et d'intolérance". A la mi-août, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait "condamné avec sévérité" l'agression, la qualifiant de "nouvelle manifestation de haine et d'intolérance anti-musulmane portant atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience". Un discours qui s'inscrivait dans un climat particulièrement tendu à Trappes où des émeutes ont eu lieu mi-juillet.
Le calme sur place. La situation était toutefois calme lundi soir, à Trappes. Huit camions de CRS stationnaient devant le commissariat, dans le quartier des Merisiers, où s'étaient concentrées les échauffourées du mois dernier. Quelques petits groupes de personnes se promenaient en ville et discutaient, mais sans aucune tension apparente.