Sniper de Varces : le procès est reporté

© MAXPPP
  • Copié
avec Emilie Nora, Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Cet homme, jugé pour avoir tiré sur un détenu en promenade, s'est suicidé vendredi matin.

Il ne sera jamais jugé. Marcel Egea, soupçonné d'être le sniper isolé qui avait tiré à plusieurs reprises sur un détenu en promenade dans la cour de la prison de Varces, en Isère, en 2008, s'est suicidé vendredi à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. Le procès, qui devait débuter vendredi matin et où un deuxième suspect devait aussi être jugé, a été renvoyé à "une session ultérieure".

Marcel Egea "s'est suicidé ce matin", a simplement indiqué une source judiciaire, confirmant une information du site Internet du Dauphiné libéré. Le détenu a été retrouvé dans sa cellule vers 7h, pendu avec une serviette selon les informations recueillies par Europe 1.

D'après la CGT, les gardiens effectuant des rondes régulières ont trouvé au petit matin le judas de sa cellule obstrué. N'ayant pas eux-mêmes le droit d'y pénétrer la nuit, ils ont appelé leur supérieur qui a lui-même découvert le corps de Marcel Egea. On ignore si le prévenu a laissé un message dans sa cellule à l'isolement à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas.

"Il ne se battait plus du tout"

Accusé d'avoir abattu en septembre 2008 un détenu dans la cour de la prison de Varces, en Isère, Marcel Egea, 61 ans, devait être jugé au côté du commanditaire présumé. Il était accusé d'"association de malfaiteurs" et de "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée en récidive légale", ayant déjà été condamné en 1978 à 20 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre lors d'un braquage.

"Il ne se battait plus du tout. Pour lui, c'était déjà terminé de toute manière", déplore l'avocate de l'accusé sur Europe 1, Me Morgane Gilbert. "Il ne voulait pas assister à cette audience. Il se condamnait au silence par cette absence pendant les débats. Par ce geste, on peut considérer qu'il s'est condamné au silence pour l'éternité, a-t-elle conclu.

"Il aurait dû être un détenu particulièrement surveillé"

Beaucoup de questions restent cependant en suspens. Me Ronald Gallo, l'avocat de la famille de Sghaïr Lamiri, le prisonnier tué, s'interroge sur les conditions de détention de Marcel Egea. "Je pense qu'il aurait dû être un détenu particulièrement surveillé, surtout la veille de son procès", a regretté l'avocat sur Europe 1. "Je ne comprends pas qu'on l'ait laissé faire. Je crois que bon nombre de personnes vont pouvoir se satisfaire de cet évènement. Ceux qui ont commandité le crime de mon client se frottent sans doute les mains", a conclu Me Gallo.

Une enquête est en cours sur les circonstances de ce décès. Me Morgane Gibert, l'avocate de Marcel Egea qui avait été commise d'office, a précisé attendre les conclusions de l'enquête avant d'envisager une éventuelle plainte.