Sivens : la tension monte entre les agriculteurs et les zadistes

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Benjamin Peter avec Chloé Pilorget-Rezzouk et AFP , modifié à
A cinq jours de la décision du conseil général sur un projet de remplacement, le climat autour du barrage de Sivens demeure tendu entre agriculteurs et "zadistes".

L'info. Ils n'ont pas l'intention de se laisser faire. Lundi, les agriculteurs de la FNSEA, qui défendent la construction du barrage de Sivens telle qu'elle était initialement  prévue, se sont installés vers 8 heures devant le site, situé à proximité de commune de Lisle-sur-Tarn et où le jeune écologiste Rémi Fraisse avait trouvé la mort. Une mobilisation qui intervient dans un climat tendu, après un week-end de heurts et à quelques jours de l'arbitrage du conseil général, vendredi, sur le projet.

Une centaine d'agriculteurs mobilisés. Une centaine d'agriculteurs bloquent ainsi les deux accès principaux du site, après de vives tensions ce week-end, avec les "zadistes", ces militants écologistes qui occupent le site, une "zone à défendre" (ZAD) riche en biodiversité, depuis plus d'un an. Deux groupes d'une cinquantaine d'adhérents de la FNSEA font face à des barrages de gendarmes mobiles, tandis que quelques dizaines de "zadistes" sont retranchés à plusieurs centaines de mètres derrière de petites barricades.

Ils réclament l'expulsion des "zadistes". Si les agriculteurs réclament la construction de ce barrage telle qu'elle était initialement  prévue car ils ont besoin d'eau, ils demandent avant tout l'évacuation de la zone. "Il y a un sentiment d'exaspération, nous voulons mettre la pression sur l'Etat pour qu'il dégage le site et mette fin à cette zone de non-droit", a déclaré, lundi matin, Roland Legrand, président des Jeunes agriculteurs du Tarn.

Mais pour l'instant, personne n'a été délogé malgré trois décisions de justice ces dernières semaines, validant  l'expulsion des "zadistes" des parcelles occupées. Les militants se sont aussi installés à la métairie, un bâtiment appartenant au conseil général et qui sert de dortoir à une cinquantaine d'entre eux. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait fait savoir que les forces de l'ordre n'interviendraient pas avant que le conseil général du Tarn ne se prononce, vendredi. Celui-ci devra choisir entre deux solutions avancées par les experts : une version allégée du barrage ou trois petites retenues latérales, après que leur rapport a préconisé le 16 janvier l'abandon du projet initial.  

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Un blocus jusqu'à vendredi. Venus du Tarn, du Tarn-et-Garonne, mais aussi des départements voisins, les agriculteurs vont donc se relayer sur place pour maintenir la pression. Ils veulent que le blocus soit permanent jusqu'à la réunion du conseil général, vendredi. Pour éviter tout contact entre les deux camps, et tout débordement, les forces de gendarmerie ont mis en place un dispositif. Un escadron de 80 gendarmes mobiles est d'ailleurs arrivé ce week-end pour prêter main forte à ceux déjà sur place.

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