En l’espace de quelques mois, il s’est fait plaisir. 1.351 transactions enregistrées pour un montant de 138.500 euros réalisées avec la carte bancaire que lui avait accordée le Crédit agricole en 2008. Sauf que l’homme, bénéficiaire du Revenu de solidarité active, n’avait pas d’autres revenus. Et la banque ne s’en est aperçue qu’au bout de deux mois et demi.
Le Crédit agricole a alors décidé de déposer plainte pour escroquerie. L’affaire était jugée jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Dié dans les Vosges. Les juges ont décidé de relaxer le prévenu, âgé de 35 ans.
Le procès des dérives des banques
La plaidoirie a semble t-elle convaincue les juges. "Est-ce que mon client a utilisé la carte bancaire de quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il a mis une fausse moustache, une fausse perruque ? Non. L'utilisation de la carte bancaire sans provision ne relève pas de manoeuvre frauduleuse, donc pas d'escroquerie", a martelé l'avocat de la défense. Et Me Welzer d’insister : "c'est la démonstration d'un dysfonctionnement bancaire très inquiétant, c'est le procès des dérives des banques: il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des affaires Kerviel".
La relaxe n'exonère toutefois pas le client de rembourser la dette ainsi accumulée auprès de l’établissement financier. Les deux parties ont d'ailleurs convenu d'un plan de remboursement progressif de... 150 euros par mois.