Quand les convoyeurs ripostent

Sur les lieux de l'attaque, les enquêteurs s'intéressent aux stigmates des échanges de tirs
Sur les lieux de l'attaque, les enquêteurs s'intéressent aux stigmates des échanges de tirs © MAXPPP
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avec Alain Acco et AFP , modifié à
Aubervilliers, une violente attaque de fourgon a été repoussée par des convoyeurs vendredi.
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Il était cinq heures vendredi matin à Aubervilliers lorsqu'un fourgon de la Loomis a été la cible d'une violente attaque. Des rafales de fusil d'assaut et plusieurs détonations sont venues déchirer le silence de la zone d'entrepôts de Fret, aux abords du canal Saint-Denis, sous un viaduc le l'autoroute A86. Le plan des braqueurs a consisté à bloquer le fourgon de transport de fonds en tenaille à l'aide de deux camions de 19 tonnes. Mais c'était sans compter sur la réaction des convoyeurs. Face à la résistance acharnée de ces derniers et au terme d'une violente fusillade, les malfaiteurs ont été contraints de fuir, sans butin.

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Un des assaillants pourrait être blessé. Un premier homme a été interpellé peu après, mais son lien avec les braqueurs n'est pas certain. Un second individu, lui aussi interpellé, serait suspecté plus sérieusement par les enquêteurs. Tous deux ont été placés en garde à vue.

Douze convoyeurs ripostent

Le fourgon a été attaqué devant une déchetterie située près d'un rond-point, juste à côté de l'agence d'Aubervilliers de Loomis. Le véhicule pris pour cible "faisait partie d'un groupe de quatre fourgons", qui venaient de quitter un entrepôt de la société, a relaté Pierre de la Mortière, directeur de la communication de Loomis. "Les autres fourgons sont aussitôt venus lui prêter main forte", obligeant les malfaiteurs "lourdement armés" à prendre la fuite, a-t-il poursuivi, en  saluant le "professionnalisme" et le "courage" de la douzaine de convoyeurs venus prêter main forte à leurs collègues.

Des balles à travers le pare brise

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Les malfrats, explique Jacky Gontier, délégué FO de Loomis, ont en vain, "essayé de déposer une charge explosive sur le fourgon". "Un des fourgons blindés a percuté le véhicule des gangsters et il y a eu un échange de tirs assez violent", poursuit-il.  Un de ses collègues  qui prenait son service à ce moment-là "a cru que c'était l'agence elle-même qui était attaquée", relate-t-il encore.  Selon le syndicaliste, "il y a eu des balles à travers le pare-brise" d'un véhicule des braqueurs. "les convoyeurs doivent probablement leur vie à leurs collègues" a ajouté Jacky Gontier. Un magistrat du parquet a également confié à Europe 1 que la situation relevait du "miracle".  "On a échappé au pire", a-t-il estimé.

L'enquête a été confiée à la BRB

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Selon les informations recueillies par Europe 1, les policiers ont pris en chasse le véhicule de braqueurs d'abord sur l'autoroute A86, où les malfaiteurs ont tiré au fusil d'assaut sur les véhicules des forces de l'ordre, puis sur l'A1. C'est sur cette même autoroute qu'un des braqueurs aurait jeté sa kalachnikov, retrouvée plus tard par un automobiliste.  Une autre "kalach", deux engins explosifs et deux chargeurs vides ont été abandonnés sur la zone de l'attaque.  L'enquête, menée par la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Paris, a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire.

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