Procès Bellemare en cassation ?

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avec AFP

La cour d'appel de Paris a rendu mercredi une décision en demi-teinte dans un interminable procès intenté par une esthéticienne aux sociétés de téléachat créées par Pierre Bellemare, à la grande déception de la plaignante qui a annoncé son intention d'aller en cassation.

Dans son arrêt rendu mercredi, et dont les deux parties ont communiqué à la presse les grandes lignes, la cour d'appel a rejeté l'argument de la prescription invoqué par les sociétés poursuivies et déclaré recevable l'action de Bella Zara. Elle a chargé un expert d'évaluer le préjudice de Nadia Blancaneaux, mais dans la limite de trois mois de préavis de fin de contrat. "Cela me met hors de moi : la cour dit que le contrat a été violé, mais alors que je réclame 10 ans, on me donne trois mois !", a réagi Nadia Blancaneaux. "J'ai perdu 18 ans de ma vie, je ne vais pas m'arrêter là, je vais en cassation", a-t-elle ajouté.

Nadia Blancaneaux, 60 ans, est en procès depuis plus de 17 ans contre deux sociétés fondées par l'ex-animateur, qu'elle accuse d'avoir rompu abusivement au début des années 90 un contrat par lequel son entreprise, "Bella Zara", était censée importer en exclusivité une gamme de cosmétiques suisses destinés à la vente à la télévision. La plaignante affirme avoir créé Bella Zara précisément pour "travailler avec le téléachat, alors naissant", et contribué au développement de cette méthode de vente "telle qu'on la connaît aujourd'hui", avec plateaux de télé décorés et présence de "stars" à l'antenne.

Déboutée plusieurs fois, parfois même condamnée pour procédure abusive, Nadia Blancaneaux, gérante de société, n'a jamais renoncé et, les années ayant passé, estime maintenant son préjudice à 143 millions d'euros.