Nord : ils incendient un local humanitaire et publient la vidéo

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avec Kévin Thuilliez et Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
Quatre mineurs ont été placés en garde à vue lundi pour l'incendie vendredi dernier du local d'une association humanitaire à Templeuve dans le Nord.

Les incendiaires n'étaient pas des lumières. Quatre adolescents, âgés de 15 à 16 ans, ont été placés en garde à vue lundi matin pour avoir incendié le local d'une association humanitaire, à Templeuve, dans le Nord, dans la nuit du 1er au 2 janvier. Au-delà de la bêtise de l'acte en lui-même, les quatre mineurs ont poussé la stupidité encore plus loin : ils se sont filmés en train de commettre leur méfait à visage découvert avant de publier ces images sur les réseaux sociaux.

"On les voit danser autour du feu". Dans cet "Orange mécanique chez les chtis", les quatre compères apparaissent d'abord en train de casser les portes et les frigos de cette ancienne cantine désaffectée. Et puis progressivement, les ados déclenchent l'incendie en faisant exploser des bombes aérosols dans des lavabos. De quoi bien aider les enquêteurs.

Le maire de la commune, Luc Monnet, parle, au micro d'Europe 1, d'un "déchaînement stupide". "Il y a une violence inouïe sur le mobilier, sur le matériel. On a des jeunes qui sont un peu hors d'eux. Il y a une mise en scène derrière tout cela, on les voit danser autour du feu, rapporte l'édile. On est abasourdi par le geste mais aussi par le fait qu'ils aillent poster leurs 'exploits'. Cela démontre aussi une grande stupidité de leur part. Une ignorance, très probablement, des conséquences de leurs actes".

Les rêves d'une association partis en fumée. Et les quatre incendiaires ont visiblement mis du temps à prendre la mesure de leur virée nocturne. Ils ont finalement eux-mêmes retiré la vidéo dans le week-end. Au-delà de l'incendie en lui-même, ces actes ont une portée encore plus dommageable : 20.000 vêtements et 7.000 livres collectés et entreposés dans ce local par l'association Café Crème sont partis en fumée cette nuit-là. Le président de l'association voulait ouvrir un centre de loisir dans un village de Guinée afin d'aider les victimes d'Ebola.