Meyzieu, "camp de vacances pour mineurs" ?

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avec Jean-Luc Boujon , modifié à
La prise d’otages mardi relance le débat sur les établissements pénitentiaires pour mineurs.

Pour les syndicats de gardiens du centre pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mardi après-midi, une éducatrice a été retenue par un détenu de 16 ans, armé d'une lame de rasoir. L'adolescent s'est rendu un peu plus de deux heures plus tard.

Les surveillants de Meyzieu alertent leur hiérarchie depuis des semaines sur la montée des violences : insultes, jets de pierres et même d’urine sont devenus leur lot quotidien. Début avril, plusieurs gardiens ont été agressés par un détenu qui avait simulé un suicide, provoquant un début de mutinerie.

"Si tu veux, tu peux réussir ta vie"

Pour Thierry Gidon, secrétaire régional du syndicat FO pénitentiaire, touts ces "incidents" sont autant de preuves du "laxisme" dans les établissements pour mineurs. "Ici pour eux c’est le camp de vacances, ils le disent eux-mêmes, c’est la fête", déplore-t-il au micro d’Europe 1. Le syndicaliste appelle à "changer de méthode", afin qu’il y ait "plus de règles édictées".

Un souhait qui n’a pas été entendu par le ministre de la Justice Michel Mercier, en visite mardi à Meyzieu. Il veut défendre le principe de base de ces établissements : la réinsertion des jeunes à travers un projet. "Ce projet allie la fermeté à une offre généreuse pour un mineur qui a été délinquant", explique-t-il à Europe 1. C’est "lui dire ‘si tu veux tu peux réussir ta vie’", poursuit-il.

Pas de remise en cause du concept en vue, donc, mais une sélection des détenus à l’entrée du centre pénitentiaire. Les détenus qui posent le plus de problèmes devraient être cantonnés aux quartiers pour mineurs des prisons classiques.