Meurtre de Chloé : un tueur présumé "imprévisible" et "dangereux"

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Salomé Legrand avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Le tueur présumé de Chloé avait été examiné par un psychologue en 2009. Dans son rapport, il décrivait un homme dangereux, avec un fort risque de passage à l'acte.

Le profil du Polonais de 38 ans dressé par le psychologue fait froid dans le dos. En 2009, Christian Soenen a examiné le tueur présumé de la petite Chloé, retrouvée morte deux heures à peine après son enlèvement dans le quartier Beau-Marais, à Calais, dans le Nord-Pas-de-Calais. A l'époque, l'homme allait être jugé en France pour avoir commis une violente agression.

"Une intolérance totale à la frustration." Dans son rapport d'expertise, c'est le profil d'un homme aux traits psychopathiques que le psychologue décrit au micro d'Europe 1 : "Il était très impulsif, c'était quelqu'un qui n'était pas structuré, avec une intolérance totale à la frustration. Très versatile dans ses comportements,  pas de regrets, pas de culpabilité. "

"Le risque était très élevé". "C'était un homme dangereux, de par son risque de passage à l'acte. Imprévisible. On ne savait pas à quoi il fallait s'attendre, donc il fallait être très prudent", explique-t-il la voix fébrile au micro d'Europe 1. "Le risque était très élevé. Ce qui était prévisible, c'est qu'il allait se passer quelque chose, ça c'est clair", ajoute-il. Pour ce spécialiste, qui a notamment suivi des détenus en prison, une récidive de l'individu était fort probable : "J'en ai vu quelques uns des 'comme ça'. Je me disais toujours, 'Mon dieu' quand ils sortent, sur qui ils vont tomber", déclare-t-il, regrettant qu'il n'y ait pas de "garde-fou par rapport à des individus comme ça, dangereux".

"J'aurais voulu que cette expertise serve". Aujourd'hui, ce professionnel est hanté par de nombreuses questions. Comment le drame aurait-il pu être évité ? Car si l'on "ne pouvait pas savoir exactement ce qui allait se passer", car ce Polonais de 38 ans, impulsif, "n'était pas prévisible au niveau de l'acte", le psychologue aurait souhaité que "l'on mette quelque chose en place, une barrière, une sécurité". "J'aurais aimé que mon rapport ait pu servir à empêcher qu'il n'y ait pas ça", soupire Christian Soenen qui "a mal au cœur lorsqu'il relit son expertise", avant de conclure : "J'aurais voulu que cette expertise serve pour que cette gamine ne soit pas morte."

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