Les pétards ont fait une seconde victime

Le jeune homme grièvement blessé par l'explosion d'un mortier pendant la soirée du Nouvel An est mort mercredi.
Le jeune homme grièvement blessé par l'explosion d'un mortier pendant la soirée du Nouvel An est mort mercredi. © MaxPPP
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avec agences , modifié à
Le jeune homme avait été blessé à la tête après l'explosion d'un mortier en Alsace.

L'info. "Il s'est fait exploser la tête littéralement, donc l'état est critique". Les nouvelles données dès mardi soir par le préfet de la région Alsace, Stéphane Bouillon, étaient peu encourageantes. Traité dans une unité de soins palliatifs, le jeune homme de 24 ans grièvement blessé par l'explosion d'un mortier pendant la soirée du Nouvel An, à Thannenkirch dans le Haut-Rhin, est mort mercredi.

Deux morts. Il est la seconde victime d'explosion de pétards en Alsace lors de la Saint-Sylvestre. Un jeune homme de 20 ans est mort mardi matin dans le Bas-Rhin après avoir été lui aussi atteint au visage par l'explosion d'un mortier.

Une législation plus restrictive. Dans les deux départements de l'Alsace, l'utilisation de pétards est pourtant plus réglementée que dans le reste de l'Hexagone. Dans le Bas-Rhin, seuls les pétards les moins puissants sont autorisés, et de manière très encadrée. Leur vente est interdite aux mineurs et n'est autorisée en décembre pour les majeurs que le 31. Il est par ailleurs interdit d'en transporter plus d'un kilo par personne. Quant à leur utilisation, elle n'est autorisée par dérogation en décembre que durant la nuit de la Saint-Sylvestre, et aux seuls adultes et mineurs sous l'étroite surveillance d'un adulte. Dans le Haut-Rhin, où la réglementation ces dernières années était calquée sur celle du Bas-Rhin, les restrictions ont été allégées cette année, à la suite d'une action en justice des fabricants de pétards.

Vers un durcissement ? Malgré ces spécificités, le préfet Stéphane Bouillon, a appelé dès mardi à une "prise de conscience" et estimé qu'il fallait envisager un nouveau durcissement de la réglementation en Alsace. "Il faut que nous durcissions notre arsenal réglementaire et les sanctions", a ajouté le préfet.

Ou carrément une interdiction ? Pour Olivier Bitz, adjoint PS au maire de Strasbourg, il faut aller plus loin et interdire totalement les pétards. "Il faut que nous arrivions à faire évoluer les mentalités : une interdiction générale aurait une portée pédagogique face à la tolérance sociale sur ce sujet-là, qui n'est plus possible", a jugé l'élu en charge de la sécurité. "Il n'est pas acceptable, au nom d'une tradition stupide, d'avoir à déplorer chaque année des accidents graves", a-t-il ajouté, en allusion à la tradition alsacienne et allemande de célébrer les 12 coups de minuit, le 31 décembre, par un concert de pétards et autres fusées pyrotechniques.

L'Allemagne dans le viseur. Mais pour le député UMP du Haut-Rhin, Jean-Louis Christ, une telle interdiction serait inutile. "Le problème qui se pose est que nous sommes frontaliers. En Allemagne, on peut acheter des pétards de calibrage encore plus important", a-t-il expliqué. "En même temps, on peut acheter sur internet des espèces d'engins de guerre, ce qui est absolument aberrant", a-t-il poursuivi. Selon lui, une harmonisation européenne et un durcissement de la réglementation seraient plus souhaitables.