La cavale de Redoine Faïd s'arrête en Seine-et-Marne

Le braqueur Redoine Faïd, évadé le 13 avril de la maison d'arrêt de Séquedin (Nord), a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi, dans un hôtel en Seine-et-Marne, a annoncé le Ministère de l'Intérieur.
Le braqueur Redoine Faïd, évadé le 13 avril de la maison d'arrêt de Séquedin (Nord), a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi, dans un hôtel en Seine-et-Marne, a annoncé le Ministère de l'Intérieur. © MAXPPP
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et avec AFP et Alain Acco Il , modifié à
Évadé le 13 avril, le braqueur en cavale été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi.

L'INFO. Le braqueur Redoine Faïd a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi dans un hôtel de Seine-et-Marne, un mois et demi après sa spectaculaire évasion de la maison d'arrêt de Sequedin, dans le Nord, le 13 avril, a annoncé le ministère de l'Intérieur. La prison, dont ce spécialiste des braquages à l'explosif s'était échappé en faisant sauter une porte, était située à proximité de la frontière belge. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait évoqué le 20 mai une "traque mondiale" et son signalement avait été transmis à Interpol et à toutes les polices de l'espace Schengen.

Dans un hôtel de Pontault-Combault. "Redoine Faïd, braqueur récidiviste et dangereux, évadé le 13 avril dernier de la maison d'arrêt de Séquedin à l'aide d'explosifs et après prise d'otages, a été interpellé cette nuit à 3 heures dans un hôtel de Pontault-Combault, où il résidait depuis quelques jours en compagnie d'un complice de cavale", a annoncé le ministère de l'Intérieur dans la nuit. Une soixantaine de policiers de la police judiciaire ont donc fait irruption vers 2h40 du matin dans une chambre de l'hôtel B&B de Pontault-Combault. Ils ont surpris Redoine Faïd et un complice dans leur sommeil. Les policiers ont trouvé dans la chambre une arme dont le braqueur en cavale n'a pas eu le temps de se servir.

Regardez des images tournées juste après l'opération par France 3 :

"Une pensée" pour Aurélie Fouquet. Faïd avait ainsi trouvé refuge à 15 kilomètres de Villiers-sur-Marne, où il est accusé d'avoir participé avec d'autres braqueurs à une fusillade qui a coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet le 20 mai 2010. "Saluant ce beau succès policier", Manuel Valls "a une pensée particulière pour les proches et les collègues d'Aurélie Fouquet, "sauvagement tuée voici trois ans", écrit l'Intérieur dans un communiqué.

Six semaines de cavale. L'arrestation de Faïd met donc fin à un mois et demi de cavale. Une période que les policiers tentent de reconstituer puisque pour le moment, ils n'ont que peu d'indices sur ce qu'a fait Redoine Faïd. Ils n'ont relevé aucune trace de contact avec sa famille et ses proches. Son seul contact était l'homme avec qui il a été arrêté et qui ne faisait pas partie de son cercle proche, selon les enquêteurs. "Quand on a un évadé comme ça, on travaille bien évidemment sur son relationnel, sur sa famille. Il faut savoir que lui aussi sait comment on va travailler. Il sait très bien qu'on va travailler sur sa famille, sur sa relation. Ce qui explique sans doute que celui qui était avec lui" au moment de son interpellation "ne faisait pas partie de son paysage habituel", a estimé Christian Lothion, le Directeur central de la police judiciaire (DCPJ).

Le braqueur à la gueule d'ange. La fusillade de Villiers-sur-Marne était intervenue à une période où le braqueur de Creil, dans l'Oise, à la gueule d'ange, aujourd'hui âgé de 41 ans, auteur d'un ouvrage sur sa carrière de spécialiste de "la Belle" et de pro du braquage de fourgons de convoyage de fonds, était devenue une célébrité, notamment dans certaines cités, après avoir fait le tour des plateaux de télévision où il était allé expliquer qu'il s'était "rangé".

Une autre enquête ouverte. Le ministre Manuel Valls, qui avait dénoncé les "failles" ayant permis l'évasion de Faïd, a félicité ses troupes "pour l'enquête minutieuse et efficace qu'ils ont bouclée en moins de six semaines sous la direction de l'autorité judiciaire". Si Faïd va immédiatement retourner derrière les barreaux, l'enquête n'est pas terminée. Elle devra établir les complicités dont il a bénéficié, durant sa cavale mais aussi pour son évasion, visiblement minutieusement préparée. Redoine Faïd a été transféré en début d'après-midi à Lille où il doit être présenté à un juge d'instruction puisque les policiers, qui travaillent dans le cadre d'un mandat d'arrêt international n'ont pas le droit de l'auditionner, puis à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui "statuera sur son incarcération".

Des complices recherchés. Redoine Faïd s'était enfui à l'aide d'une arme et d'explosifs. Il avait aussi revêtu une tenue de gardien pour sortir de l'enceinte de la prison. "Manifestement, il a bénéficié d'une ou plusieurs complicités", avait dit le procureur de Lille qui souhaitait notamment comprendre "comment dans la prison il a pu se retrouver en possession d'explosifs et d'une arme". Pour beaucoup d'enquêteurs, Faïd a fatalement bénéficié de complicités internes.