L'incroyable "animalerie" d'un retraité

Plusieurs serpents figuraient parmi la centaine d'animaux saisis chez le retraité.
Plusieurs serpents figuraient parmi la centaine d'animaux saisis chez le retraité. © MAXPPP
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avec Walid Berrissoul , modifié à
Une centaine d’animaux, parfois protégés, étaient détenus chez un retraité à Jouy-en-Josas.

C’est une opération spectaculaire et rare que les forces de l’ordre ont menée, mardi après-midi, sous la houlette de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et de la Direction des services vétérinaires. Une centaine de rapaces, reptiles et autres singes, dont plusieurs appartenant à une espèce protégée, ont en effet été saisis sur une décision de justice dans un pavillon de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines.

"Il s'agit d'animaux détenus dans des conditions déplorables par un ancien responsable animalier de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), aujourd'hui à la retraite", a déclaré Anne-Sophie de Dietrich, de la Fondation 30 millions d’amis, qui avait été alertée par un voisin et qui a prévenu les autorités. Selon elle, le retraité aurait récupéré des animaux du temps de sa vie active, en les récupérant à leur naissance, non déclarée.

"Beaucoup d'animaux ont une maladie"

"Une trentaine de perroquets, des faucons, des reptiles, une chouette effraie mais aussi treize macaques et des serpents étaient détenus dans toutes les pièces du petit pavillon, dans des cages petites, souillées par le manque d'entretien", a détaillé Jean-François Legueulle, délégué général de la Fondation. "Beaucoup d'animaux saisis ont des maladies et devront subir des traitements spécifiques."

"Un ara rauna, un perroquet originaire de Guyane au pelage flamboyant bleu et jaune dans son milieu naturel, était déplumé comme un poulet", a déploré Arnold Lhomme, enquêteur de la Fondation. "Les macaques qui vivent en groupe dans la nature présentaient des troubles du comportement avec des mouvements stéréotypés du type balancement de la tête", a-t-il précisé. Les primates étaient enfermés dans des boxes carrelés au fond d'un abri de jardin.

Le soutien du voisinage

Le retraité de l'Inra était lui sous le choc. "Ç'a a été une horreur", souffle-t-il abattu au micro d'Europe 1. Les singes "ne s'habitueront jamais à mon absence."

"Les animaux vont mourir" :

La plupart des voisins ont apporté leur soutien au retraité, très apprécié dans son quartier. Des enfants venaient souvent visiter son animalerie artisanale. "Si c'est ça de la maltraitance animale, je veux bien être un animal chez lui", s'emporte ainsi une voisine.