Eden-Roc : l'ex-directeur mis en examen

Jean-Claude Irondelle a été patron du palace de l'Eden-Roc pendant près de 35 ans.
Jean-Claude Irondelle a été patron du palace de l'Eden-Roc pendant près de 35 ans. © MAX PPP
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avec Birigtte Rénaldi , modifié à
Le directeur du palace est accusé d’avoir détourné d’importantes sommes d’argent.

Henry Kissinger, "Liz" Taylor en passant par Picasso ou Sinatra. La plupart des stars du monde entier ont séjourné lors du festival de Cannes, à l’Eden-Roc, ce palace niché dans une pinède à la pointe du cap d’Antibes (Alpes-Maritimes). Leur hôte de l’époque : Jean-Claude Hirondelle, à la tête de ce lieu de villégiature favori des Américains. La mise en examen, intervenue à la mi-décembre et révélée mardi par Le Parisien, a été notifiée à l'ancien directeur par la juge d'instruction de Grasse, Sandrine André.

750.000 euros de malversations

L’affaire a démarré en 2005, lorsque Jean-Claude Irondelle  prend sa retraite à 82 ans après une cinquantaine d’années passées au sein de l’établissement, dont 35 en tant que directeur. Selon les informations d’Europe 1, l’ancien patron de l’Eden-Roc serait parti avec une indemnité d’environ 600.000 euros.

Jusque là, rien d’anormal, mais en 2006, le nouveau propriétaire, le groupe allemand Oetkler,  procède à un audit de l’entreprise. Apparaît alors un préjudice dépassant 750.000 euros pour les seuls exercices de 2003 à 2005. Les nouveaux chefs du palace décident de déposer plainte pour malversations dans la gestion des lieux.

"Les boissons, la viande pour ses chiens, le fioul"

La mise en examen n’a été notifiée que pour "une petite partie des faits reprochés", a assuré à l’avocat de Jean-Claude Irondelle, Me Jean-Louis Keita. "La juge d'instruction a considéré que les repas qu'ils se faisaient livrer, les boissons, la viande pour ses chiens et le fioul - ce que je considère comme des avantages en nature - constituaient un abus de biens sociaux", a détaillé Me Keita. "C'est scandaleux", a-t-il estimé, tout en tablant sur "un non-lieu". L’accusé nie en bloc les faits qui lui sont reprochés.

Jusqu’ici, Jean-Claude Irondelle avait été placé sous le statut de témoin assisté. "Les victimes ne peuvent qu'être satisfaites de voir le dossier progresser. C'est un pas supplémentaire puisqu'une mise en examen suppose des indices graves et concordants de l'infraction présumée", a réagi Me Jean-Jacques Rinck, conseil du groupe Oetker.

En conflit avec la nouvelle direction

Cette affaire survient alors que parallèlement, deux autres procédures sont en cours aux prud'hommes. L'une dans laquelle Jean-Claude Irondelle réclame 460.000 euros au titre du paiement d'une prime d'intéressement. L'autre dans laquelle l’Eden-Roc attaque Jean-Claude Irondelle pour le remboursement d'une indemnité de départ à la retraite de 350.000 euros. Ces deux décisions sont suspendues dans l'attente d'un éventuel jugement au pénal.