Barrage de Sivens : les gendarmes ont évacué le site

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Benjamin Peter avec Chloé Pilorget-Rezzouk et AFP , modifié à
Les gendarmes mobiles ont mis fin à l'occupation du site de Sivens, dans le Tarn, par des zadistes. Vingt-et-une personnes ont été interpellées et une partie placées en garde à vue.

L'ordre a été donné directement par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Les gendarmes ont mis fin vendredi après-midi à l'occupation du site de Sivens, dans le Tarn, par des zadistes, en environ deux heures. Cette évacuation a été lancée une heure seulement après la décision du conseil général, qui a voté pour la réalisation d'un barrage réduit et exigé l'expulsion sans délai des occupants du site. Vingt-et-une personnes ont été interpellées, dont une partie placées en garde à vue pour "attroupement interdit et violences sur agents de la force publique". 

Pas de blessé. Aucun blessé n'a été recensé par les forces de l'ordre et une source préfectorale s'est félicitée de cette "intervention rapide et sans violence". Bernard Cazeneuve, lui, a assuré que "le droit et la démocratie a[vaient] prévalu sur la violence". Sur place, la tension était maximale. Plusieurs centaines de gendarmes casqués se sont rapprochés à la mi-journée du site de la métairie, à l'une des extrémités de Sivens, un endroit qui sert le plus souvent de dortoir à certains zadistes.

L'évacuation s'est déroulée en début d'après-midi :

Après avoir cerné de plus en plus près une trentaine d'occupants, les gendarmes mobiles se sont saisis d'eux. Malgré la résistance passive des zadistes, qui s'accrochaient les uns aux autres, les forces de l'ordre ont réussi à les séparer. Le gros des occupants a été escorté vers la sortie de la zone par les gendarmes. Trois derniers zadistes restaient perchés à 12 mètres de haut sur un échafaudage. Une équipe spécialisée de la gendarmerie tente de les déloger. 

Evacuation de la ZAD du barrage de Sivens - 1280-640

© REMY GABALDA / AFP

Un terrain piégé. Le terrain sur lequel ont évolué les gendarmes est extrêmement vaste, entouré de forêts. C'est un vrai gruyère : certains secteurs sont même piégés, avec des trous et des planches percées de clous. Des barricades avaient également été installées à intervalles réguliers pour gêner l'avancée des forces de l'ordre sur les principaux axes. Une pelleteuse a d'ailleurs été conduite sur zone pour faciliter la progression des gendarmes. 

Pour cette évacuation sous haute tension, les forces de l'ordre redoutaient donc des affrontements avec les plus radicaux. Mais surtout, ils craignent qu'après l'évacuation beaucoup reviennent sur les lieux. Tout l'enjeu pour le ministère de l'Intérieur sera de réussir à tenir la zone dans les semaines ou les mois à venir. Environ 150 gendarmes resteront d'ailleurs sur place dans les prochains jours pour "empêcher que des zadistes viennent se réinstaller et permettre à des entreprises de nettoyer le site". 

Pour Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, "ce n'est pas la fin de l'histoire" : 

Sivens : "ce n'est pas la fin de l'histoire" par Europe1fr

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