1:35
  • Copié

Ce mardi, Vincent Hervouet décrypte les manifestations et les violences qui secouent le Chili, et la mise en place du couvre feu du président Pinera.

Au Chili, troisième nuit sous couvre feu. Douze personnes au total sont mortes dans les pillages et les émeutes. La moitié du pays reste en état d’urgence. Le Président réunit aujourd’hui les partis politiques pour trouver une sortie à la crise.

Le Chili, c’est le pays des volcans, des tsunamis, le champion du monde des tremblements de terre. Il n’y a pas toujours de signes avant coureurs. Personne n’a vu arriver les émeutes qui secouent le Chili. Autant la colère était prévisible en Catalogne, en Algérie, au Liban, à Hongkong, en Equateur ou en Bolivie cette nuit aussi. Autant, la fureur des Chiliens a pris le monde de court. Le président Pinera vantait son pays, oasis de stabilité désormais, il prétend faire la guerre à ceux qui veulent détruire la démocratie.

Il assume le couvre feu, les arrestations massives, les militaires qui patrouillent en ville, tout ces mesures qui rappellent Pinochet. Du coup, ceux qui veulent une revanche sur l’histoire chantent "El pueblo unido" comme au temps d’Allende. C’est une illusion d’optique. Le métro de Santiago est le même qu’à Paris, en plus propre et plus moderne, le billet coûte un euro. Le prix a augmenté de 3% en janvier, et encore 3% la semaine dernière.

Cette hausse a fait enrager les étudiants. Elle a été annulée mais trop tard, les émeutiers ont attaqués les 78 stations et en ont détruit plusieurs. Quelques centimes d’augmentations vont coûter 300 millions de dollars. Trois millions de passagers quotidiens iront à pied ou en taxi. La classe moyenne se rebelle, les étudiants endettés, des retraités qui ne joignent pas les deux bouts, mais c’est elle comme toujours qui paie les pots cassés.