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SAISON 2015 - 2016

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Claire,vous vous êtes penchée sur la façon dont on va s’informer sur les sujets clés de 2017. Avec bien sûr, au cœur du système, le poids toujours croissant des réseaux sociaux.

Cette projection en 2017 commence par un chiffre. Attention ça va un peu piquer les oreilles.

6 internautes sur 10 ne lisent pas les articles qu’ils partagent sur les réseaux sociaux.

Oui vous savez, ce long papier sur les effets ravageurs de la pêche en eaux profondes et la subtilité de l’écosystème du corail… Vous l’avez posté sur Twitter -parce que vous êtes d’accord c’est moche ce que l’on fait aux fonds marins- et vous vous êtes dit que vous le liriez plus tard.

Vos amis aussi l’ont tweeté, parfois même commenté… puis ils se sont dit qu’ils le liraient plus tard.

Et c’est comme ça qu’en 2015 plusieurs personnalités – dont certaines passées par ce studio mais dont je tairai le nom-  se sont mises à déplorer le décès d’Albert Jacquard, un célèbre généticien mort … deux ans plus tôt. Voilà… un vieux papier refait surface sur Twitter et tout le monde dégaine son « RIP Albert Jacquard » . S’ils avaient lu l’article, ils auraient vu qu’il datait de 2013…

Aïe ça promet… d’autant plus que les réseaux sociaux prennent de plus en plus de poids dans la façon dont on s’informe. Jusqu’à parfois grignoter la part des médias traditionnels...

Oui, et c’est l’autre paramètre qu’il faut bien avoir en tête. Pour certains, les jeunes surtout, les réseaux sociaux sont devenus LA première source d’information. Ils regardent moins la télé, ils n’achètent plus de journaux. Ils scrutent Facebook mais aussi Twitter, Youtube ou Snapchat. Ils y lisent les articles – enfin les titres d’articles visiblement- que partagent leurs amis. Ou consomment les contenus qui sont produits directement sur ces plateformes.

Un chiffre résume cette tendance. Si l’on prend le cas de la politique, aux USA, 61% des jeunes (18-34 ans)  déclarent s’informer sur ce sujet en priorité via Facebook.

Ce qui confirme qu’en 2017 en France, c’est là, sur Facebook -et sur les autres réseaux sociaux- que va se jouer une partie de la campagne présidentielle...

Vu leur puissance de diffusion, plus aucun candidat ne peut faire l’impasse sur les réseaux sociaux. Ça c’est acquis. La question, c’est comment. Compte tenu de ce qu’on vient de se dire – on y consomme beaucoup mais vite, avec une priorité à ce qui est viral, visuel et qui se lit facilement- et bien ceux qui font campagne vont devoir inventer de nouveaux formats. Et résoudre certaines équations un tantinet paradoxales… Comment faire tenir un programme politique en 140 signes et un visuel ? Comment parler aux jeunes sur Snapchat sans se coller un filtre de chaton sur la tête ? Comment occuper le terrain à la fois sur Twitter, Facebook, Linkedin, Instagram, WhatsApp sans diluer son message ni se tromper de codes ?

Bref pour cette campagne sur les réseaux sociaux, il va falloir faire précis-sexy-concis, mais surtout pas à côté de la plaque… c’est ça le programme. En 2017, je vous le garantis, on ne risque pas de s’ennuyer.