Thomas Sotto, Made in France 08.04.2016 1280x640 2:12
  • Copié
SAISON 2015 - 2016, modifié à

Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.

Du fromage artisanal qui ne vient pas de région, mais de la capitale. On le doit à une végétarienne qui adore le fromage. Un jour, elle apprend que la présure, le coagulant utilisé pour les fabriquer, est extraite des estomacs de veau. Pourtant, pas question de renoncer ni à ses principes, ni à sa gourmandise. Elle se renseigne sur le fromage végétal. Et finit par lancer sa propre marque Jay & Joy, pour commercialiser ce qu’elle appelle subtilement des "Vromages". Attention, sa démarche rien de sectaire. Elle vise autant les vegans, ceux qui refusent tous les produits d’origine animale, que les allergiques aux produits laitiers ou ceux qui souffrent de cholestérol.

Techniquement, un fromage, ce sont des acides gras liquides et des protéines coagulées, puis fermentées. Le vromage reprend le même principe, mais avec des protéines et des acides gras d’origine végétale. On utilise ainsi du lait de soja, du lait d’amandes ou des noix de cajou que l’on mélange avec des épices, avant la fermentation. On obtient très facilement des fromages frais qui ressemblent à du Boursin ou de la Féta. Certaines recettes plus travaillées permettent de produire une sorte de cheddar, de mozzarella ou même de la fondue. Il est également possible de les affiner pour obtenir une espèce de tomme, de brie ou même de camembert. Le gout n’a pas grand-chose à voir, mais la puanteur reste bien présente.

L’origine du fromage végétal reste floue. Mais si l’on considère le tofu comme du fromage de soja, elle remonterait à la Chine du IIe siècle avant J.C. Aujourd’hui, ce sont les Américains les plus en pointe dans le domaine. Ils sont d’ailleurs les premiers à avoir fabriqué du camembert végétal. C’était donc une question de fierté nationale de les rattraper et de les dépasser.