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3,5 millions d'adeptes se sont réunis à New Delhi pour suivre les préceptes du yogi Sri-Sri Ravi Shankar.

Sri-Sri Ravi Shankar a une voix d’enfant et un petit côté ravi de l’Ashram, un sourire à la place de la bouche, un regard fixe, toujours au bord de l’extase. Sri-Sri Ravi Shankar pourrait être un peu flippant, s’il n’était pas pétri des meilleures intentions : faire la paix sur terre. Son grand truc… Sa méthode : Le yoga. 

Un Gourou, à la barbe et la chevelure, aussi longue et noire l’une que l’autre, un 3ème œil maquillé sur le front, rouge ou jaune, selon les jours et les lunes hindoues. Quelque chose, dans le visage, qui nous rappellerait un Demis Roussos de l’époque des Aphrodite Child. Sri-Sri Ravi Shankar, qui fêtera ses 60 ans dans 2 mois, est un Dieu vivant, adoré par des dizaines de millions de personnes à travers le monde. Des fidèles qui, de l’Inde à la Californie, de la Bretagne au Kazakhstan, entrent à moitié en transes à chaque fois qu’il ferme les yeux et ouvre la bouche. 

La bouche, pour la parole et pour le souffle. Respirer... d’une certaine façon ! Sri-Sri appelle ça le "Sudarshan Kriya", une technique qu’il a mise au point, il y a une trentaine d’années,  un jour, qu’il méditait au bord d’un fleuve en Inde. Le souffle pour rétablir l’harmonie entre le corps et l’esprit. La respiration pour se débarrasser du stress et des conflits intérieurs. Plus d’angoisses donc plus de discorde, plus de guerre... Une société libérée des kalachnikovs et du Prozac.

Le "Sudarshan Kriya" comme la voie de la Joie. Le début de la Béatitude Attitude. Le rêve de Sri-Sri : le monde,  comme une grande famille à l’intérieur de laquelle ses milliards de membres coexisteraient sereins et heureux. Be Happy. Une Abbaye de Thélème à l’échelle planétaire. 

Le fantasme d’un fakir halluciné ?  Peut-être pas. Sri-Sri Ravi Shankar est aujourd’hui considéré comme l’une des personnalités les plus influentes de la planète, presque l’égal d’un Pape François, plus écouté que le Dalaï Lama. Le Gourou de Bangolore est consulté par tous les maîtres du monde, reçu à la Maison Blanche comme au Kremlin, invité à la tribune de l’ONU, ovationné  ds tous les grands forums internationaux. 

De partout, on appelle Sri-Sri pour résoudre des crises ou des conflits : le Sri-Lanka, la Colombie, l’Irak... Ses méthodes de relaxation ne fonctionnent pas toujours mais tout le monde applaudit et tout le monde fait des chèques. Sa fondation "Art of Living", AOl pour les initiés, croule sous les dons. Une espèce de World Company de la Félicité, présente dans 155 pays. Paix et Charité. Sur tous les continents, les missionnaires de Sri-Sri construisent des écoles et des hôpitaux. AOL, est aujourd’hui la plus grande et la plus puissante ONG du Monde. Pendant que ses troupes du Bonheur s’activent Sri-Sri Ravi Shankar médite. Ses admirateurs se prosternent, jamais une critique, pas une seule plainte depuis 20 ans, même pas une rumeur.

Pas l’ombre d’un compte caché, pas l’éclat d’une Bentley dans son garage, pas de cri d’une petite fille attachée dans une cave. Le Bonhomme serait parfaitement clean. Un leader intègre et toujours joyeux racontent ses proches, pas du tout le profil du Yogi maso, amateur de clous, de feu et de couteaux. Non !  Sri-Sri RAVI le bien nommé répète que la vie est une fête. C’est un enfant qui ne pense qu’à rire, danser et chanter. "Tout le monde l’aime", témoigne l’un de ses plus vieux disciples. 

Les seuls auprès desquels le discours du Saint-Indou ne passe toujours pas ce sont les Jihadistes de Daesh, qui l’ont déjà plusieurs fois menacé de mort. Des hommes aux Chakras sans doute un peu plus fermés que les autres...