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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin souhaite mettre en avant le biathlon. Selon elle, on ne parle pas assez souvent de ce sport exceptionnel.

La France tient sa première médaille d’or aux jeux olympiques de Pékin. Celle de Quentin Fillon-Maillet hier au biathlon, en individuel. Vous nous vantez les charmes du biathlon ce matin.

Il faut quand même être un peu dingue pour pratiquer le biathlon. En tout cas il faut aimer souffrir et avoir une attraction pour les contraires. Sur les skis de fond, il faut tout donner, la puissance, la vitesse, la glisse, avec les cuisses qui brûlent et le palpitant à 10000. Puis il faut s’arrêter, tout faire redescendre, oublier la douleur pour faire parler la précision, calmer les tremblements pour faire marcher son acuité visuelle. Et ça 4 fois sur le parcours. Comme si ça ne suffisait pas on alterne le debout, couché, debout, couché avec la carabine. Et si vous ratez une cible, tout peut s’écrouler. Pardon mais c’est un sport de malade ! Et ce qui est génial c’est que c’est aussi un des sports les plus télégéniques. On voit tout devant l’écran. On glisse avec les participants avant de s’arrêter de respirer devant les cibles. On fait des calculs aussi. A l’heure où les maths reviennent à la mode, le biathlon peut nous aider. On compte les tours de pénalité et les secondes qui s’égrènent. Les concurrents s’écroulent souvent juste après la ligne d’arrivée, complètement rincés. Comme Quentin Fillon-Maillet hier à Pékin. Et nous on est presque dans le même état sur notre canapé. Ca n’est pas un sport normal, c’est interactif, c’est de la réalité augmentée, le biathlon ! 

Et en plus la France fait partie des meilleures nations.

 

Avouez que ça aide aussi. Quand Martin Fourcade, notre icône du biathlon, quintuple champion olympique, a raccroché skis et carabine, on aurait pu avoir un trou d’air. Mais pas du tout, la France a un vivier de doux dingues qui dominent le biathlon. Quentin Fillon-Maillet, malheureux il y a 4 ans à Pyongchang, avec la médaille d’or aujourd’hui. C’est la première de la France à Pékin et c’est tout un symbole de cette équipe qui gagne. Avec les félicitations et l’accolade de Martin Fourcade à l’arrivée. Le biathlon est un petit monde, 10 000 licenciés en France, une trentaine de biathlètes de très haut niveau, et des passages de témoins réussis entre l’icône et les héritiers. Cette équipe de France fait envie. Pour ses résultats comme pour la camaraderie qui s’en dégage. Les Bleus ont déjà décroché trois médailles à Pékin au biathlon. Et c’est loin d’être fini. Quentin Fillon-Maillet parlait de rêve de gosse hier quand il a été sacré champion olympique en individuel. Son objectif annoncé, son rêve concrétisé. Et il matérialise aussi un peu les nôtres. Il y a plein de raisons d’être circonspect devant ces jeux olympiques de Pékin, on n’a pas forcément été transportés de joie dès la cérémonie d’ouverture. On se pose des questions politiques, écologiques, et morales. Mais le biathlon et nos champions ont ce mérite et cette vertu de nous replonger un peu dans le rêve olympique.