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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse aux cas de Covid qui déciment les équipes de football comme de NBA. Selon elle, la pandémie pose des questions d'équité sportive.

Y aura-t-il du sport à Noël ? Partout dans le monde, dans tous les sports, on commence à voir revenir les reports de match, les épreuves annulées, les équipes décimées. Pour le foot anglais, pour la NBA aussi, cette période des fêtes est une des plus importantes de la saison. Mais les mauvaises nouvelles s’accumulent, et on a de nouveau l’impression que cette saison va encore être faussée par le Covid. 

Il n’y a plus un sport qui ne soit pas touché. Une impression de déjà vu très désagréable, où on énumère les cas positifs davantage que les actions de jeu. En Angleterre, vous le savez, le Boxing Day est une institution. Ce 26 décembre où le public, en famille, va voir un match de football, c’est presque aussi important que le réveillon de Noël. Et ça rapporte beaucoup d’argent à la Premier League, inutile de préciser que ça pèse dans la balance. La semaine dernière, 90 cas positifs ont été décomptés chez les joueurs en Angleterre. On n’avait jamais vu ça, même aux pires heures de la pandémie en 2020. Alors on fait quoi ?

Les dirigeants des clubs se sont réunis hier et ont décidé de maintenir le Boxing Day malgré tout. Je vous dis ça maintenant, mais est-ce que ça tiendra jusqu’à la fin de la semaine ? Personne ne peut répondre. On est reparti pour vivre au jour le jour, avec une visibilité minimale sur l’avenir. C’est usant, et ça va forcément faire grincer des dents. Tant qu’une équipe a 13 joueurs disponibles, elle est apte à disputer un match. Oui, mais quand vous en avez 13 et que l’équipe en face est moins touchée, est-ce qu’on peut encore parler d’équité sportive ? Les mêmes questions reviennent. Et le Covid va encore fausser la saison. Regardez en Ligue Europa Conference, la plus petite coupe d’Europe si je puis m’exprimer ainsi. Rennes a battu Tottenham sur tapis vert, faute de combattants côté anglais. D’accord, c’est bon pour l’indice UEFA de la France, mais on n’avait pas vraiment envie de gagner comme ça. 

En NBA, c’est le flou total pour cette période de Noël.

 

Là aussi, on fait les comptes. 60 cas positifs chez les joueurs en une semaine. Dont un certain nombre de stars, comme Kevin Durant. Et on commence à voir des affiches qui n’ont plus d’affiches que le nom, tant les équipes sont décimées. Il y a même déjà eu un certain nombre de reports de matches. Et tout est envisagé par la NBA, y compris de faire une pause dans la saison, histoire de mieux repartir après. Mais chaque décision est lourde de conséquences. Dans un calendrier aussi dense que celui du championnat américain, faire une pause, ça n’est pas exactement anodin, ça entraîne des problèmes en cascade. Alors stop ou encore ?

Je me mets à la place des franchises qui n’ont plus que 8 ou 9 joueurs à disposition. Elles ne peuvent pas défendre leurs chances équitablement. L’essentiel, c’est la situation sanitaire évidemment. Mais en sport, très vite, ce Covid pose des problèmes d’équité sportive impossible à respecter. Je ne sais pas s’il y aura du sport pendant les fêtes, mais j’essaie de croire encore au Père Noël.